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Le pays brûle et IBK regarde ailleurs !

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Le problème du Mali, aujourd’hui, tout le monde le sait, c’est son président de la République. Il ne suit pas, il n’évalue point. Il prend souvent des décisions incompréhensibles et a des réactions en total déphasage avec la réalité. C’est à croire qu’il ne vit pas sur la même planète que nous autres. Ibrahim Boubacar Kéïta a besoin d’une sérieuse mise à jour. Il est coupé du monde et de son peuple.

Tenez, par exemple, à proposde la lutte contre la corruption et en réaction aux récentes interpellations, il aurait, dit-on, rencontré ses camarades du parti Rassemblement pour le Mali (RPM) et déclaré en face d’eux et en leur endroit, qu’il «ne protégera personne».Encore une fois, il est à côté de la plaque.

Ceux qui ont besoin de protection, il doit le savoir, Monsieur le président, ce sont, fondamentalement et pas seulement, ceux à qui vous vous adressiez, même si parmi eux, certains ne sont pas à l’abri de prochaines poursuites.

Ceux qui ont besoin de protection, Monsieur le président, ils sont plus proches de vous, avec vous, au sein de votre plus proche entourage ; ce sont ces ministres qui, malgré leur statut de membre du gouvernement, continuent à faire des affaires, signer des contrats, encaisser des chèques et effectuer des virements sur leurs comptes personnels.

Ceux qui ont besoin d’être protégés, cesont ces députés et ces hauts gradés qui font et défont des marchés de tout genre, exécutent des dépenses fictives et dotent notre armée d’avions qui ne peuvent pas voler.

Ibrahim Boubacar Kéïta est tellement loin des Maliens qu’il n’en a cure d’un camion-citerne qui s’enflamme, enflamme et crame ses concitoyens, ceux qui ont voté pour lui. Pendant ce temps, il fait la fête à New-York avec son cabinet, sa famille et ses amis.

Il est tellement loin de nous et de nos réalités que tout ce qui le préoccupe, c’est l’état de la route qui mène à Koulouba, chez lui à Sébénikoro, et à la villa des hôtes. Les autres Maliens peuvent «cramer» ; IBK n’est pas au courant. Il se la coule douce dans les airs et dans les hôtels huppés à Paris, New-York ou Ankara.

D’ailleurs, pour paraphraser le défunt président français Jacques Chirac, qui déclara en septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud, au sujet du réchauffement climatique : «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs». Nouspouvons dire, sans risque de nous tromper, concernant IBK : «son pays brûle et il regarde ailleurs».

Effectivement, «son pays brûle et il regarde ailleurs».Sinon, comment comprendre ses agissements, comment comprendre certaines de ses réactions ? Il appelle au dialogue et critique tout le monde ; il sollicite l’accompagnement de tous et manque de respect à ceux qui le rejoignent (Tiébilé en sait quelque chose).

Pire, pour ce qui concerne la gouvernance, des proches de lui remplissent des sacs de liasses de billets de banque, vont acheter des épaves qu’ils appellent avions, et tout ce qu’il trouve à dire, c’est que «ce n’est qu’un avion qui,dès l’abord, a eu des difficultés…».

Au sujet de l’intégrité du territoire, une grande partie du Mali lui est totalement interdite ; il n’ose pas y aller (même en rêve) et personne ne le sent dans aucune de ses attitudes. Cette situation ne le dérange guère ; il s’en était même accommodé jusqu’à ce que son jeune frère de président nigérien, Mamadou Issoufou, se prononce là-dessus. Il essaye de faire de la récupération, mais, s’en est tellement mal pris qu’il a tout remis en cause.

IBK et nous, ce n’est vraiment pas le même monde. Essayez simplement de visionner la vidéo de la fête à laquelle il était à New-York, pendant que le pays est sens dessusdessous.

 

Moussa Touré

Nouvelle Libération

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