La discobole Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique en 2016 et déjà double médaillée aux Mondiaux (argent en 2013, bronze en 2017), vise à 40 ans un nouveau podium mondial, après avoir donné naissance à une deuxième fille en juin 2018.
Question: Que vous apporte cette qualification facile pour la finale de vendredi?
Réponse: “J’avais peur d’avoir perdu cette capacité à me transcender et à lancer plus loin sur les championnats, donc après les qualifications (64,02 m dès le premier jet) je suis rassurée. J’ai eu de bonnes sensations, après une année difficile (meilleur jet à 62,62 m jusque là). Cette année j’ai beaucoup été frustrée… Avec ce jet, j’ai montré aux autres que j’étais bien revenue. Il faudra compter sur moi. Ca montre quand quand je veux faire je sais faire.”
Q: A quoi avez-vous pensé en entrant dans le stade?
R: “Rentrer dans le stade c’était beaucoup d’émotions, j’ai repensé que l’an dernier à la même époque je reprenais tout juste et presque de zéro (après avoir donné naissance à sa deuxième fille en juin 2018, ndlr). Donc je me suis dit +n’oublie pas tout ca, ne t’enflamme pas+. Je ne voulais pas être déçue si ça ne se passait pas bien. Et en même temps j’étais heureuse d’être là, de retrouver cette ambiance de compétition, un grand stade.”
Q: A quelle distance se jouera le podium?
R: “En général, les médailles se jouent vers 65 ou 66 m. Ce sera toujours aux alentours de 66 m. Donc j’ai encore un peu de boulot.”
Q: Quel est votre objectif ?
“Ces Mondiaux sont différents de d’habitude. J’ai eu du mal à me fixer des objectifs comme c’était une saison de reprise. L’objectif minimal ce serait de réaliser 64,50 m, qui sont les minima pour les Jeux de Tokyo en 2020, afin de préparer tranquillement la saison prochaine. Une fois à cette distance là je pourrai commencer à jouer quelque chose.”
Q: Trouvez-vous que l’équipe de France a changé?
R: “Ca bouge tout le temps oui, heureusement. Ca me fait toujours plaisir de revenir dans cette équipe, de voir des petits jeunes qui arrivent, certains commencent à être très jeunes par rapport à moi (rires). L’ambiance est toujours la même, entre échanges et bienveillance. Je m’éclate car pour moi le sport c’est ça, des échanges, des bons moments. Ils m’apportent le fait de rester +jeune+ et de ne pas me sentir vieille et finie. On a tous quelque chose à apporter, ces différences font la force de cette équipe. Je ne me sens pas en décalage.”
Q: Jusqu’à quand pensez-vous continuer?
R: “Je ne me fixe plus vraiment de limites. Les dernières que j’avais fixées, il y a longtemps qu’elles sont dépassées. Disons au moins jusqu’en 2021 (les Mondiaux auront lieu à Eugene dans l’Oregon). Après on verra, le plaisir et l’envie continueront à guider mes choix comme cela a toujours été le cas jusqu’à maintenant. Je sais que mon coach (Serge Debié, ndlr) arrêtera après 2021, ce sera un critère important.”
Propos recueillis en conférence de presse
AFP