A la polémique qui fait rage autour du Dialogue national inclusif, à l’escalade de la discorde, le pouvoir répond par une insolence méprisante traduite par des mensonges horrifiques, sur fond d’une manipulation perverse aussi narcissique que dévastatrice. Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DÉSINTOX de construction massive.
Lisez les croustillantes PÉPITES de la semaine.
La jobarderie
INTOX
Sur le plateau de l’émission « Politik Débat » d’Africable Télévision, ce dimanche 29 septembre, Yesko, Président d’honneur du Parti pour l’Action Civique et Patriotique (PACP), se livre à un ardent plaidoyer : « le dialogue n’appartient ni à IBK ni au gouvernement. Il revient à tous les Maliens de faire de ce dialogue une réussite ».
DÉSINTOX
Yesko qui regarde sans rien voir, écoute sans rien n’entendre est d’une jobarderie déconcertante. IBK ne partage la paternité de ce dialogue avec personne. Qu’on se le tienne pour dit. Le FSD, qui l’a suscité, en a été exclu. Désormais, il est le seul à la manette. Pour mieux réussir son OPA, il inscrit l’organisation d’un dialogue politique inclusif devenu dialogue national inclusif dans la Feuille de route du Gouvernement issu de l’Accord politique de gouvernement du 2 mai 2019. Ce dialogue, c’est sa chose à lui et il en fera ce qu’il lui plaira. Les participants au Dialogue seront juste les éléments d’un tableau. La réussite du dialogue dépendra du bon vouloir de celui qui l’a détourné de ses objectifs pour en faire un instrument de propagande politique.
La réussite du dialogue dépendra moins de la volonté des participants que de celle des décideurs à mettre en œuvre les recommandations. Or, c’est là où le bât blesse. En s’émancipant de tout mécanisme contraignant de suivi des recommandations, le pouvoir s’affranchit également de toute obligation. Il ne sera tenu que par ce que lui dictera son intérêt politique du moment. Loin d’un procès en sorcellerie, c’est le signal qu’il a envoyé en se montrant réfractaire à toutes les propositions visant un traitement global des crises au Mali.
Le canular
INTOX
Mme SY Kadiatou SOW a des appréhensions légitimes : « personne ne sait réellement aujourd’hui, ce qui adviendra des recommandations de ce dialogue ».
DÉSINTOX
Le Boubouni national a pris connaissance du Communiqué de la Plateforme ‘’Anw Ko Mali Dron’’ sur l’Atelier de validation du Projet de Termes de référence du « Dialogue politique Inclusif » où elle constate que le ‘’caractère souverain du Dialogue national inclusif n’est nulle part affirmé’’, il a connaissance du Document d’une cohérence irréfragable des FARE An Ka Wuli, allant dans le même sens. Avec un vrai talent oratoire propre à endormir les oreilles non averties, il rassure. A l’occasion de la cérémonie de clôture de l’atelier de validation des Termes de références (TDR) du dialogue national inclusif, le Boubouni national ruse et abuse de son auditoire : « vous aurez noté que depuis ma nomination et l’installation du gouvernement, je n’ai pas fait une Déclaration de Politique Générale devant l’Assemblée nationale ; la raison est toute simple : J’attends les résolutions du Dialogue national inclusif pour me soumettre à cet exercice obligatoire car je veux prendre en compte le diagnostic auquel le peuple va procéder et je veux m’approprier les solutions qui seront définies de façon consensuelle. Ce serait, à mon avis, la meilleure façon pour le gouvernement et moi-même de vous servir, de servir le peuple tel que cela nous a été instruit par le Président de la République » !
Faut-il y voir un rétropédalage, parce son saint patron a tracé sa ligne rouge dans une interview accordée à Jeune Afrique, en juin dernier : « quant au dialogue, il ne sera ni une conférence nationale ni un troisième tour électoral, que cela soit clair » ? Que nenni. Avec cette camorra, la condescendance est la règle et le compromis l’exception qui ne se présente jamais. Avec elle, le Mali est entré dans une nouvelle ère dogmatique. Ce qui flanque la trouille au clan, c’est le caractère souverain du Dialogue national inclusif. Il craint d’être balayé par le peuple. Donc, il administre le Dialogue par un Triumvirat aux ordres, verrouille les termes de référence, noie l’opposition dans la foule des flagorneurs, à travers une sous-représentation… Les dérives aussi organisées qu’inquiétantes, parce qu’il faut garder le lead, garder le cap, mais aussi le tempo. Les propos ensorceleurs du Boubouni national ne sont qu’un marché de dupes.
L’absurdité
INTOX
Pour Mme SY Kadiatou Sow : « les décisions doivent être exécutoires parce qu’on ne va pas juste servir de faire valoir »
DÉSINTOX
C’est pourtant le scénario ubuesque qui se profile. La preuve : la simple idée de mettre en place une commission de suivi des recommandations du Dialogue national inclusif a été combattue avec la dernière énergie. Le topo se présente ainsi : venez au dialogue si ça vous chante ; bavardez, rabâchez, radotez des choses, jasez à rompre vos cordes vocales, dans les limites prescrites par les TDR expurgés de toute question embarrassante ; mais souffrez que nous fassions de vos recommandations ce qu’il nous plaira. Dans cette grande farce, le peuple n’est pas à l’abri des manipulations et des récupérations politiciennes. Les tentatives d’infléchir les lignes disruptives sont restées vaines face à la pugnacité des idéologues patentés qui n’ont cessé de saper le travail de fond espéré des Maliens. Ce serait une absurdité de croire que les participants à cette comédie seront autre chose que des faire-valoir.
Source: Info Matin