Le Président sénégalais MackySall vient de donner une leçon d’humilité et de grandeur à ses homologues du continent africain, en graciant l’ancien Maire de Dakar Khalifa Sall et en apparaissant main dans la main, en signe de réconciliation, avec l’ancien Président Sénégalais Abdoulaye Wade. Ces images du maitre et son élève devenus des ennemis jurés et scellant enfin la réconciliation, ont fait le tour des réseaux sociaux et n’ont pas manqué de séduire des milliers de sénégalais, d’africains et du reste du monde. IBK en froid avec les deux anciens Présidents de la République, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, et incarcérant le chef de la junte militaire de Kati, Amadou Haya Sanogo, au-delà du délai légal, pourrait-il imiter son homologue Sénégalais en libérant le Capitaine et en réunissant autour de la même table les trois anciens Présidents au nom de la réconciliation ?
Le Président sénégalais semble faire sien le vieil adage qui dit qu’aucun sacrifice ne serait de trop pour un chef afin de coudre le tissu en lambeaux de son pays. En graciant le plus célèbre prisonnier du pays de la Téranga, à savoir le très populaire Maire de Dakar Khalifa Sall et en apparaissant le sourire aux lèvres, main dans la main, avec celui qui était son maître en politique, avant de devenir son ennemi juré, à savoir Me Abdoulaye Wade, il a voulu dire au peuple sénégalais que le père de la Nation qu’il est, fait désormais de la réconciliation nationale l’une des priorités majeures de son dernier quinquennat. Il a même laissé entendre que d’autres actes d’ouverture seront posés pour rassembler toutes les sénégalaises et tous les sénégalais autour de la patrie afin de la protéger contre les multiples problèmes qui l’assaillent et qui la menacent jusque dans ses fondements. Si son exemple doit inspirer un Président en Afrique, c’est sans nul doute le Président de la République du Mali, IBK, qui a pratiquement les mêmes défis sinon plus que le Sénégal.
Le Mali est menacé dans ses fondements avec une crise multidimensionnelle consécutive au coup d’Etat du 22 mars 2012. Ce coup de force a mis à vau-l’eau les fragiles acquis démocratiques et précipité l’annexion des régions du nord par une horde de narco djihadistes. Ni l’élection d’un nouveau Président de la République, encore moins le soutien de la Communauté internationale, n’ont permis de sortir de ce cycle infernal de violence, de mal gouvernance et de la non-résolution de la crise sociopolitique.
C’est pourquoi s’inspirant de ce bel exemple du Président sénégalais, IBK devra lui aussi initier la même démarche que son cousin, en jugeant d’abord, puis en graciant sous condition le capitaine Amadou Haya Sanogo et en réunissant autour de la même table les trois anciens Présidents, à savoir Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré.
Pour ensuite les impliquer à la recherche des solutions à la crise multidimensionnelle. Cette initiative peut paraitre utopique pour les plus pessimistes, mais pourtant bien réalisable si et seulement si IBK acceptaitde bien vouloir sortir de certains préjugés négatifs et affirmer son leadership.
En somme, le Président de la République est le père de la Nation, il est l’aîné sans être le plus âgé, il est censé être le plus humble et pourrait accepter les compromis sans compromission. IBK, pour le peu de temps qui lui reste à la tête du pays, a une nouvelle occasion d’écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays en réconciliation les fils et les filles du Mali. En faisant cela, il écrira en lettres d’or son nom sur le fronton de la République.
Youssouf Sissoko
Source: Inf@sept