La Nation malienne est encore endeuillée suite à l’attaque simultanée des FAMA à Boulkessi et à Mondoro. Le bilan provisoire fait état de 25 militaires morts, 4 blessés évacués sur Sévaré, une soixantaine de portés disparus et de lourdes pertes en matériels. Face au tableau macabre des attaques meurtrières contre nos FAMA, il urge de tirer les renseignements et de changer le fusil d’épaule pour faire changer la peur de camp. Pour ce faire, certains facteurs comme le renseignement, le vecteur aérien et la tactique méritent d’être revus et adaptés.
Lors de sa présentation des vœux de Nouvel An 2016 à l’Armée, le président IBK disait : « Quand nous envoyions nos soldats, nos enfants sur le terrain au combat, ils n’avaient l’appui d’aucune force aérienne… Cela était intolérable et inadmissible, une question de dignité nationale. (…) Tout doucement, au forceps, à coût de gestion orthodoxe quoi que certains aient pu dire, de budget resserré, nous avons réussi à acquérir sur fonds propres d’abord 7 aéronefs, et depuis hier mardi 19 juillet 2018, 4 nouveaux aéronefs qui sont venus du Brésil. Voir ces Super Tucano virevolter dans le ciel du Mali est un bonheur absolu, un bonheur total ».
Le 3 octobre 2017, lors de la cérémonie de présentation de 04 nouveaux appareils, dont 02 avions de type Y-12 et 02 Hélicoptères MI-35, à la base 101 de Sénou, le président IBK soutenait : « La maîtrise du ciel est un objectif stratégique de la guerre asymétrique, parce que constituant à bien des égards une riposte adéquate aux méthodes lâches des terroristes. Nous sommes résolument engagés sur ce front, et d’autres acquisitions viendront s’ajouter à la flotte existante pour que le vecteur aérien ne soit plus le talon d’Achille de l’armée malienne ».
Pourtant, voir un camp de l’armée du Mali entre les mains des jihadistes pendant près de 48 heures, en ce mois d’octobre 2019, sans voir aucun aéronef dans le ciel malien pour y chasser ces malfrats donne beaucoup à réfléchir. L’espoir est-il encore permis pour les Maliens de voir le bout tunnel ? En tout cas, cette semaine encore, les postes militaires de nos FAMA situés à Mondoro et Boulkessi ont été les cibles de deux attaques simultanées. Le bilan lourd enregistré du côté des forces armées vient rallonger la liste noire des attaques qui ont coûté la vie à beaucoup de nos vaillants soldats.
Au-delà de la décision présidentielle de décréter régulièrement un deuil national suite à ces drames humains, et la manifestation de colère par la population, ce bain de sang que subissent nos FAMA mérite une analyse plus approfondie. Une mise en cause de la stratégie et des hommes jusque-là mise en œuvre doit être envisagée pour prendre le dessus sur l’ennemi. Si c’est déjà le cas, il urge alors de corriger les insuffisances en vue de trouver une solution efficace.
Parmi les pistes à explorer, il faut noter le renseignement militaire. Avec la multiplication des attaques qui visent les positions de nos Famas, il faut compter avec la bonne collaboration avec les populations au sein desquelles les terroristes trouvent souvent refuge. Donc, il faudrait des efforts pour extirper les complices infiltrés. De ce fait, le renseignement militaire doit impliquer davantage la population civile pour informer sur la présence de personnes suspectes.
PAR MODIBO KONE
Info-Matin