Lors d’une émission à la radio Nièta, le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) et membre influent du Front pour la sauvegarde de la démocratie, Dr Choguel Kokalla Maiga est revenu sur les raisons de leur retrait du Dialogue national inclusif. Il reproche au régime IBK de n’être mobilisé par ce dialogue que pour aboutir à la révision constitutionnelle et à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger.
Le MPR en tant que membre du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) n’ira pas au Dialogue national inclusif. Son président, Dr Choguel Kokalla Maiga, explique les raisons. Selon lui, malgré leur bonne volonté pour la réussite du Dialogue national inclusif, ils ont été contraints à se retirer du processus à cause de l’incohérence du régime en place. L’ancien ministre de la Communication et de l’Économie numérique affirme que le dialogue qu’ils ont toujours réclamé et pour lequel ils sont toujours prêts est différent de celui qu’organise le régime IBK. « Nous avons demandé un dialogue depuis la démission de Soumeylou Boubeye Maiga comme Premier ministre. Mais le dialogue que nous avons demandé est celui qui est franc, sincère et inclusif », a-t-il expliqué avant d’ajouter : « Nous n’avons pas demandé un dialogue juste pour réviser notre constitution et l’adapter à un accord qui divise le Mali ».
Parlant des raisons du boycott du Dialogue national inclusif par le FSD, le président du MPR pointe du doigt le manque d’inclusivité. « Nous avons proposé à ce que la majorité présidentielle, l’opposition et la société civile, chacun choisisse des délégués à son niveau. Mais le gouvernement est en train de faire en sorte que les représentants de l’État choisissent les délégués », a-t-il révélé. Selon lui, si ce sont les représentants de l’État qui choisissent les participants au dialogue dans les communes, cercles et régions, l’opposition et la société civile auront moins de délégués et ne pourront pas imposer leurs propositions lors des concertations. Or, dit-il, la seule motivation du pouvoir, à travers ce dialogue, c’est la révision constitutionnelle et la mise en œuvre de l’Accord. Un autre point de désaccord entre les organisateurs du Dialogue national inclusif et le FSD se situe au niveau de l’exécution des résolutions du dialogue. « Nous avons proposé à ce que les résolutions du dialogue soient exécutoires. Mais le pouvoir a clairement dit que les résolutions ne sont pas exécutoires. Ils disent qu’ils vont introduire certains points dans la DPG du Premier ministre. Nous ne faisons pas confiance à cela, car nous avons vu l’exemple avec la conférence d’entente nationale », a-t-il précisé.
Selon Choguel Kokalla Maiga, vu ce que le Mali vit aujourd’hui, la question de la révision constitutionnelle doit être écartée pour le moment. C’est d’ailleurs ce qu’a proposé le FSD pour la réussite du Dialogue national inclusif. « Le pouvoir veut modifier la constitution du Mali pour l’adapter à l’Accord d’Alger. Or, pour nous, il faut réviser l’accord », dit-il avant d’ajouter : « Appliquer l’accord dans ces conditions, c’est garantir la partition du Mali ».
Le collaborateur à Soumaila Cissé estime que le régime ne doit pas tomber dans les pièges de la communauté internationale et des séparatistes qui favoriseraient la partition du Mali. L’ancien patron de l’AMRTP a, enfin, prêché pour l’unité du Mali.
Boureima Guindo
Le Pays