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Renault: le directeur général Thierry Bolloré démis pour clore l’ère Ghosn

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Renault a annoncé vendredi que son directeur général Thierry Bolloré était démis de ses fonctions et remplacé immédiatement pour une période de transition par la directrice financière Clotilde Delbos, à l’issue d’un conseil d’administration exceptionnel destiné à tourner la page de l’ère Carlos Ghosn.

“Le conseil d’administration a décidé de mettre un terme aux mandats de Directeur général de Renault SA (…) de monsieur Thierry Bolloré avec effet immédiat”, a indiqué le constructeur automobile français dans un communiqué.

En conséquence, le conseil a nommé Clotilde Delbos directrice générale du groupe au losange “pour une période intérimaire”, “avec effet immédiat”, poursuit le communiqué.

Une conférence de presse, lors de laquelle le président du groupe Jean-Dominique Senard s’exprimera, est prévue à 12H30 au siège de Renault à Boulogne-Billancourt, au sud-ouest de Paris.

La réunion exceptionnelle du conseil d’administration ce vendredi, annoncée seulement la veille par le constructeur, visait à trancher le sort de M. Bolloré.

AFP/Archives / ERIC PIERMONTThierry Bolloré (g) avec le président de Renault, Jean-Dominique Senard, le 24 septembre 2019 devant la commission des affaires économiques du Sénat, à Paris

Ce dernier “était présent à la réunion et s’est exprimé. On lui a reproché des problèmes de management et de performance”, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.

“Il y a eu un vote. Aucun administrateur n’a voté contre sa révocation, très peu d’abstentions. D’habitude, dans un cas comme celui-là, un dirigeant démissionne. C’est lui qui a voulu aller à la révocation”, a regretté cette source.

C’est pour le constructeur une façon de tourner la page de l’ère Carlos Ghosn, son ancien PDG déchu, qui attend son procès au Japon où il a été mis en examen et assigné à résidence pour de multiples malversations présumées. M. Ghosn avait fait de Thierry Bolloré son dauphin.

Dans un entretien publié jeudi soir par Les Échos, M. Bolloré avait dénoncé “un coup de force inquiétant”.

Ce départ intervient alors qu’un renouvellement du management du constructeur nippon Nissan, dont Renault détient 43%, a été décidé cette semaine pour écarter les principaux dirigeants de l’ère Ghosn.

AFP / Vincent LEFAIRenault

Depuis l’éclatement de l’affaire Ghosn, les relations entre le management français et japonais étaient exécrables, menaçant la survie de l’alliance qui inclut aussi Mitsubishi et est devenue l’an dernier le premier constructeur automobile mondial en nombre de voitures vendues.

De son côté, l’Etat français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, avait assuré, par la voix du ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, ne pas vouloir “s’immiscer” dans les “choix de gouvernance du groupe” — tout en affichant sa “confiance” à M. Senard.

Passée, entre autres, par l’ex-géant industriel français Pechiney, Clotilde Delbos, 52 ans, avait rejoint Renault en 2012 comme “directrice performance et contrôle” de l’entreprise, avant d’être nommée en 2016 directrice financière. Elle est membre du comité exécutif du groupe.

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