A travers un audio, Youssouf Toloba évoque le cessez-le- feu demandé par le leader djihadiste basé dans le Macina. S’il compte accepter la main tendue, le chef dogon a mis au défi Amadou Kouffa afin qu’il fasse un mea culpa.
C’est un Toloba remonté que nous pouvons entendre dans l’enregistrement. Il a rappelé que sa milice a toujours été inquiète de l’ampleur de la crise communautaire.
L’issue évidente selon le patron de DANA AMBA SAGOU est que les propagandistes discutent au lieu de se massacrer dans un conflit armé sans issue. Youssouf Toloba s’est exprimé à l’endroit d’une certain Adama Coulibaly qui semble être l’émissaire d’Amadou Kouffa. Le nom de ce dernier est à plusieurs reprises été cité dans l’audio. Si le leader dogon a indiqué avoir « compris le message », il a dit que 4 mois durant, ses combattants ont été victimes de tueries, et, de demander si cela n’indique pas une violation du cessez le feu tant recherché dès le départ.
« Si Kouffa cherche ceux quoi ont trahi la nation, il faut qu’il le dise ouvertement ! Est-ce l’Etat ? Les Maliens ? Toutes les attaques qui se font chez nous, est-ce Kouffa qui est à l’origine ? Même la crise dans son ensemble, en est-il instigateur ? », lance l’icône de DANA AMBA SAGOU.
Durant toute son allocution, il évitera de mentionner le nom d’une communauté. Pour lui, Amadou Kouffa devait y mettre du sien pour une potentielle fin des hostilités. « C’est sûrement quand ils seront là et déposeront les armes sous nos yeux que nous ferons pareil. Nos combattants n’ont pas pris les armes en premier et ne font que se défendre. On ne déposera jamais les armes tant que nos ennemis rodent aux environs de nos habitats » déclare-t-il, très remonté.
S’il prétend être de ceux qui ne souhaitent pas la guerre, Youssouf Toloba demande à savoir l’identité de ceux qui seraient venus d’ailleurs combattre sa milice. Il ajoute : « Nul n’a besoin de faire la guerre et plusieurs de mes compatriotes pensent comme moi. A ceux qui coupent une main à un des nôtres, on ripostera de la même manière : autrement dit, œil pour œil dent pour dent. De Kidal a Kayes, aucun donzo ne constitue une menace pour la population», lance-t-il, avant de remettre en cause le bien-fondé du combat de son vis-à-vis du côté de Mopti.
« Pour moi Kouffa faisait une guerre religieuse sauf qu’il n’a pas créé la religion au Mali. Si trahison il y a, il en est l’auteur ainsi que le commanditaire des tueries allant dans ce sens. Que Kouffa sache que s’il reconnaît l’ampleur de ses actes, alors de Hombori à Macina … j’enverrai des émissaires pour faire la paix », indique le numéro 1 de DAN NA AMBA SAGOU.
Au même moment, il a dédouané son combat déclarant ne pas avoir pris les armes n’importe comment. Plutôt, pour se protéger et défendre la nation. Il lancera à Kouffa que Macina n’a pas le monopole de la chasse traditionnelle. Et de poser ses conditions à travers une série de questions, telles que : Est-il à l’origine des hostilités ? Peut-il contrôler les tirs ? Ses combattants sont-ils identifiés ? Quiconque est Malien échappe t-il à sa sanction ?
Des interrogations auxquelles Youssouf Toloba attend des réponses de la part du leader peul du front de libération du Macina. Comme quoi, les Donzos de son espace géographique n’ont pas fini d’en découdre avec leurs adversaires.
Malgré l’accalmie apparente, les tensions restent bien palpables. DAN NA AMBA SAGOU reste donc dans sa logique : faire de la résistance et pas disposé à désarmer surtout que Youssouf Toloba a fini son propos à travers ce proverbe : Une arme mise de côté et abandonnée ne reflète pas les mêmes intentions de la part de son détenteur.
Madick Niang pour Malizine