Les sauveteurs étaient toujours à la recherche de personnes piégées par les inondations monstres provoquées par le passage au Japon dans la nuit de samedi à dimanche du puissant typhon Hagibis, qui a tué près de 70 personnes, selon un nouveau bilan donné mardi par la chaîne de télévision publique NHK.
Quinze personnes sont en outre toujours portées disparues, rapportait la NHK.
Plus de 100.000 soldats, pompiers, policiers et garde-côtes cherchaient encore des survivants dans les zones inondées et affectées par des glissements de terrain meurtriers, déclenchés par les pluies qualifiées de “sans précédent” par les météorologues japonais, qui accompagnaient Hagibis.
Des personnes sont peut-être encore isolées dans des zones inondées où les sauveteurs n’ont pu accéder, soulignaient les médias qui ont survolé avec des hélicoptères nombre de localités ravagées.
– 180 cours d’eau touchés –
“Les secours continuent 24 heures sur 24”, a affirmé le Premier ministre, Shinzo Abe, en réponse aux questions de sénateurs lors d’une commission sur le budget.
Plus de 3.000 personnes ont déjà été secourues (par bateaux, hélicoptères et véhicules) dans les 36 préfectures touchées sur les 47 que compte le pays.
Hagibis avait accosté samedi soir sur Honshu, l’une des quatre principales îles du Japon, en provenance du Pacifique, accompagné de rafales de l’ordre de 200 km/h et précédé de pluies diluviennes.
Le bilan n’avait cessé de s’alourdir lundi et, dans son tout dernier décompte fondé sur les informations recueillies sur le terrain pas ses journalistes, la NHK donnait un total proche de 70 personnes mardi à la mi-journée.
Des précipitations mardi matin et d’autres prévues en soirée constituaient une nouvelle menace pour les habitants, compliquant la tâche des secours.
“Les fortes pluies ont fait monter le niveau des cours d’eau et fragilisé la terre par endroits”, a averti le porte-parole du gouvernement, Yoshihige Suga.
“Nous appelons les habitants à ne pas relâcher leur attention et à maintenir la vigilance maximale”, a-t-il dit à la presse.
Quelque 180 cours d’eau sont en partie sortis de leur lit ou on vu leurs digues détruites par une eau en furie qui a envahi des quartiers résidentiels non seulement dans les zones rurales, mais aussi dans de populeuses villes de banlieue tokyoïte comme Kawasaki.
Des images de télévision ont montré des maisons situées près de cours d’eau s’affaisser et être emportées et d’autres, en aval de collines, s’effondrer sous des glissements de terrain.
Des dizaines d’écoles, des maisons de repos pour personnes âgées et autres établissements publics ont également été inondés.
– Sacs de déchets contaminés –
Des milliers de sinistrés ont passé déjà plusieurs nuits dans des refuges.
Parmi les provinces les plus meurtries figurent Miyagi et Fukushima, régions déjà dramatiquement touchées par le tsunami et l’accident nucléaire de mars 2011, catastrophes dont elles ne sont toujours pas pleinement remises.
D’énormes sacs noirs contenant de la terre et des feuillages issus de la décontamination radioactive des sols de la province de Fukushima ont aussi subi ce typhon.
Dix des 2.667 sacs qui étaient entreposés non loin d’un cours d’eau “ont été emportés par la rivière mais six ont pu être récupérés”, a indiqué à l’AFP Keisuke Takagi, un porte-parole du ministère de l’Environnement.
Il n’y a “pas d’informations selon lesquelles les sacs ont été déchirés”, a-t-il affirmé en concluant qu'”il n’y a rien à craindre”.
Il existe toutefois des dépôts de ce type en plusieurs endroits de la région.
Par ailleurs, des répercussions d’Hagibis continuent sur les transports qui avaient été paralysés samedi. Des lignes de trains régionaux (dont une qui avait été interrompue pendant huit ans après le tsunami de 2011) ont été durement endommagées et leur rétablissement prendra des jours, des semaines voire plusieurs mois, selon les autorités.
Le gouvernement est disposé à dégager une rallonge budgétaire, selon son porte-parole.
Quelque 34.000 foyers étaient toujours privés d’électricité mardi matin, et environ 133.000 logements n’avaient plus accès à l’eau potable.
Le typhon a aussi causé l’annulation de trois rencontres de la Coupe du monde de rugby et perturbé les essais du Grand prix de Formule 1.
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