Financé par la Banque mondiale, E-Voucher est un système électronique de gestion de la distribution des engrais aux exploitants agricoles. Un nouveau mécanisme qui vise à lutter efficacement contre les malversations dans la distribution des engrais. N’étant plus appréciée par les paysans et l’encadrement technique, le ministère de l’Agriculture a décidé, le 17 septembre dernier, d’ajourner l’application du mécanisme pour le reste de la campagne agricole 2019-2020.
L’application E-voucher est une plateforme web sur téléphonie mobile qui permet de diffuser les prix et les subventions des intrants agricoles au Mali, en Guinée et au Niger. Elle a été confrontée à plusieurs difficultés au Mali dans le monde paysan, dont l’analphabétisme. Autres difficultés, la plateforme n’étant animée que par SMS, les paysans n’ont pas toujours le téléphone et les réseaux de téléphonie mobile sont souvent défaillants. Ce qui a poussé la quasi-totalité des producteurs de l’Office du Niger à soutenir que “la saison pluvieuse n’attend pas, le système E-voucher ne nous permet pas d’avoir nos engrais à temps. La plupart d’entre nous ne sachant ni lire, ni écrire“. Avant d’affirmer catégoriquement : “nous ne voulons plus d’E-voucher“.
En plus des paysans, le personnel d’encadrement des producteurs émet beaucoup de réserves. Il reconnait que le mécanisme d’E-voucher améliore l’efficience du système de distribution des intrants agricoles mais fait l’objet de vives contestations à cause du retard dans la réception des messages dû, le plus souvent, à la mauvaise qualité du réseau téléphonique.
En conséquence, le 17 septembre dernier, le gouvernement, à travers le ministre de l’Agriculture Moulaye Ahmed Boubacar, a pris en compte ces différentes préoccupations et a décidé d’ajourner l’application E-voucher pour le reste de la campagne agricole 2019-2020 en cours. Les techniciens vont ainsi pouvoir lancer immédiatement la distribution du reste des engrais subventionnés en utilisant l’ancienne méthode de délivrance des autorisations d’achat appelé caution technique.
Koureichy Cissé
Mali Tribune