La présidentielle tunisienne trouve un large écho auprès de ses voisins. Les Maghrébins saluent les résultats de cette élection et voient en l’expérience tunisienne un exemple à suivre. C’est notamment le cas en Libye.
Alors que la Libye est en proie aux conflits depuis 2011, cette élection présidentielle tunisienne ravive l’espoir de voir un jour la société civile peser et pousser les autorités à l’organisation d’élections démocratiques dans le pays. Depuis dimanche, le sujet est largement débattu sur les réseaux sociaux.
« Tunis réveille en nous l’esprit démocratique », c’est par exemple ce qu’a posté sur Twitter une jeune Libyenne. Comme elle, beaucoup rêvent de pouvoir élire leur président. Sur les réseaux sociaux, chacun y va de son commentaire. « Nous comprenons le choix des Tunisiens », décrypte un jeune étudiant en biologie. « Ils étaient fatigués de tous ces hommes politiques qui dominent la scène », écrit-il.
Mohamad, de son côté, pointe la différence entre une révolution pacifique en Tunisie et une autre armée en Libye. « Nous n’avons pas réussi à trouver un système politique solide qui nous permette de choisir notre président », regrette-t-il.
Alors que le conflit libyen s’enlise, l’écrivain Mohammed Lamine estime que « les guerres ne bâtissent pas des patries ». Même constat pour Ghaliya Ben Sassi, actrice de la société civile qui dénonce la présence de milices dans les villes.
Pour gagner « le pari tunisien », un professeur rappelle toutefois qu’il faut « changer de mentalité et laisser derrière soi les conflits tribaux ». Des aspirations qui se heurtent à la déclaration du maréchal Khalifa Haftar qui, ce lundi 14 octobre, a exclu toute possibilité d’élections sans, « un préalable de stabilité et de sécurité ».
RFI