Le gouvernement somalien a profité des commémorations de l’attentat du 14 octobre 2017, où l’explosion d’un camion piégé avait fait plus de 400 morts, pour annoncer qu’il travaillait à la création d’une banque nationale du sang.
Avec la guerre civile et la destruction des infrastructures, cela fait plus de 20 ans que les banques du sang ont disparu en Somalie. Le Premier ministre a déclaré que « beaucoup de Somaliens mourraient d’hémorragies ».
« La majorité sont des femmes enceinte et des victimes d’attentats », a affirmé Hassan Ali Khayre, qui a annoncé la création d’une banque du sang avec une capacité de 10 000 unités. Pour lui ce projet est une leçon apprise après l’attaque d’octobre 2017.
Abdulkadir Aaden est le fondateur d’Aamin Ambulance, le seul service de secours du pays. Il salue l’idée, mais il ne cache pas ses doutes. « C’est une annonce positive et ce sera très utile. C’est une structure cruciale pour un pays. Mais il faut penser au niveau de cette banque et aux conditions de travail, explique-t-il. Il faut des employés formés et du matériel.
Par exemple pour les transfusions, avons-nous les spécialistes ? Les machines ? Des protocoles de sécurité ? Avons-nous les moyens de stocker le sang pendant 20 ans ? Aujourd’hui, la Somalie n’a pas ces capacités. Si une personne est blessée et que la transfusion l’infecte avec le Sida, ce sera une catastrophe. Donc ce projet est une bonne idée, mais il y faut y réfléchir à deux fois ».
Sans banque du sang, les hôpitaux ne peuvent pas stocker. Ils doivent donc chaque fois se mobiliser pour trouver des donneurs dans l’urgence. Par ailleurs, la stigmatisation et la peur d’attraper une maladie font que le don du sang n’est pas encore dans les habitudes somaliennes.
RFI