L’ancien général de l’armée malienne, Moussa Sinko Coulibaly, qui a troqué ses galons d’officier supérieur de l’armée en pleine guerre pour se lancer en politique, a subi, le jeudi dernier, la pire humiliation de sa vie au Camp I de la gendarmerie de Bamako. Convoqué la veille par la Gendarmerie du Camp I pour s’expliquer sur la teneur de sontweet, postéquelques heures après les attaques meurtrières de Boulkessi et de Mondoro, l’ancien membre de la junte de Kati finira par se rétracter. L’ancien ministre de l’Administration Territoriale sous la Transition de 2012-2013 et du premier gouvernement du mandat I d’IBK avait en effet posté sur le réseau social un appel que d’aucuns n’ont pas manqué de qualifier de réfractaire et insurrectionnel surtout émanant d’un ancien putschiste:« Il est impérieux de mettre fin à ce régime incompétent pour abréger la souffrance du peuple ».
Au départ était un tweet subversif et insurrectionnel…
Le tweet de Moussa Sinko Coulibaly, quoique devenu depuis la présidentielle de 2018, un homme politique, ne passe pas. Tant sa personnalité et son passé d’ancien membre de la junte de Kati le poursuivent. Ayant débarqué dans l’arène politique à la faveur de la mutinerie de 2012, qui a renversé le régime d’ATT, Moussa Sinko Coulibaly apprend aujourd’hui à ses dépens, les dures réalités de la double vie d’homme politique et de renégat aux yeux des militaires et d’une partie de l’opinion qui ne digèrent toujours pas sa trahison : quitter l’armée en temps de guerre. Pour ne rien arranger à sa situation, l’homme fait des pieds et des mains pour attirer l’attention. Le général démissionnaire, Moussa Sinko Coulibalyest prêt aujourd’hui à tout pour faire tomber le régime IBK et est soutenu dans son dessein par d’anciens soutiens du régime tapis dans l’ombre.Son appel à un soulèvement populaire ou à une autre mutinerie dans un contexte de deuil national et de guerre pour mettre fin au mandat d’IBK ne pouvait rester sans réaction de la part du parquet ou de la sécurité militaire.
Stupéfaites par son agissement, les autorités maliennes ne pouvaient qu’interpeller le « Bout d’homme de Kati » qu’il est devenu, pour qu’il réponde de son tweet insurrectionnel. Arrivé jeudi matin aux environs de 10 heures au Camp I de Bamako, Moussa Sinko Coulibaly aura subi les pires humiliations de sa vie. Négligé pendant quelques temps par les légionnaires de Darsalam en guise de torture morale et psychologique, ensuite auditionné pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, le général démissionnaire niera les faits et ira jusqu’à assurer qu’IBK est« son père » sic. Cela veut dire ce que ça veut dire ! Au cours de cette audition, selon les indiscrétions, c’est un sous-officier de la gendarmerie qui a enlevé la cravate rouge du général Sinko, sa veste, sa montre avant d’arriver à la ceinture le prévenu lui-même a commencé à enlever sa ceinture, se déchausser, avant qu’un officier lui intima l’ordre de le laisser. Après cette torture à l’allure d’humiliation, le général activiste qui rivalise désormais avec le Guide des Rasta, a été gardé durant deux heures d’horloge au Camp I par les limiers de la gendarmerie.
Sinko avait préféré se cacher derrière son statut de chef d’un micro-parti dénommé « la Ligue Démocratique pour le Changement » et qui n’existe que sur le papier pour atteindre ses objectifs -le buzz-, s’assurant du coup le soutien et la sympathie de certains opposants. Comment comprendre qu’un cadre du pays qui, en dépit de son âge, avait occupé de tels niveaux de responsabilité, pouvait-il tomber aussi bas ? Car Moussa Sinko n’existe plus qu’à travers les réseaux sociaux et les médias en manque de sujet. Autrement dit, l’expérience acquise dans sa carrière professionnelle ne lui a servi à rien. Une source généralement bien informée assure que s’il a pu sortir libre du tristement célèbre Camp de la gendarmerie, Sinko le doit bien à l’intercession d’un ministre, et pas des moindres, du gouvernement Boubou Cissé, un promotionnaire et ami proche parmi les proches en sa faveur.Dur apprentissage ! Ne dit-on pas d’ailleurs que quand on est plus pressé que la musique, l’on danse mal ? Moussa Sinko Coulibaly doit mettre un peu d’eau dans son vin. Son combat est vu par nombre de nos compatriotes plus comme celui d’un opportuniste que d’un patriote. Ce qui lui a d’ailleurs été bien signifié à l’issue de la présidentielle de l’an dernier de laquelle il a été crédité de…0%.. Que dire de l’origine de sa soudaine et grande fortune ? Un autre chantier pour le pôle économique…
Habi Kaba Diakité
Source: L’Enquêteur