Une véritable coquille vide. Le choix du cœur fait lors du Conseil des Ministres du 20 juin 2019 en nommant l’ancien Président de la transition Pr Dioncounda Traoré comme le Haut Représentant du Président de la République pour le Centre reste jusque-là infructueux comme l’on pouvait s’y attendre. Le temps de prendre congé de l’air libre qu’il respire sous l’ombrage des arbres autour de sa demeure à Lafiaboubou ne semble pas encore arrivé .Et, loin s’en faut, si la Venise se meurt.
L’écho de la rencontre ministérielle du 20 juin dernier a été entendu dans maints coffins du pays et singulièrement au Centre du pays .Tel un prométhéen reconnu d’avance, le locataire de Koulouba, Ibrahim Boubacar Keita, venait tout juste de jeter son dévolu sur son prédécesseur dans la gestion de crise du Centre du pays. Et voilà près de quatre mois, jour pour jour, l’homme censé être aux côtés des populations d’Ogossagou, de Sobane-da, de Diré , de Niénu; bref des localités en insécurité au Centre du pays à travers un plan d’actions salvatrices, git dans une presque léthargie à Lafiabougou . Une nomination inutile.
Avec une présence feuilletoniste de l’armée nationale et ses alliés venus de l’extérieur, comment Dioncounda qui ne s’est jamais rendu là-bas depuis sa désignation aurait-il le dos suffisamment rond pour dissuader la situation ?
C’est sans doute un mélange de pédales fait par le sorbonnard, IBK, véritablement dépassé par les évènements et qui ne sait plus où donner de la tête. De 2013 à nos jours, que de fonctions et de postes créés, que d’hommes nommés, mais rien ne change ! Il est temps que Boua revoie sa politique nominative avant que le Mali ne frôle le cap de non-retour.
Pour le Centre du pays, l’augmentation du nombre des forces de défense et de sécurité couplée avec le désarmement de toutes milices d’autodéfense doit intervenir au préalable pour éviter les affrontements intercommunautaires et les attaques contre les populations civiles.
Aussi, le recours ne doit être fait en fonction de l’influence présidentielle ou politique, mais de sélection de cadres cascadeurs si possible loin de toute affinité politique. Lechoix de Diouncounda souffre de légitimité au regard de la stature de l’homme qui ne connait pratiquement rien des allers et retours de cette zone devenue aujourd’hui la bourgoutière de la mort pour les paisibles citoyens aussi bien que les forces armées nationales et internationales .
Outre l’obstacle linguistique et la non-maitrise de la zone , Pr Dioncounda Traoré a-t-il encore l’énergie physique, voire mentale, nécessaire pour aller dans les coins et recoins de la région du centre afin de parler à tous les protagonistes du conflit ?
Si oui, il n’a pas encore daigné faire preuve de faisabilité. Et cela peut être une raison d’affirmer sans risque de se tromper, qu’il a été nommé pour les relations amicales ou partisanes politiques qu’il entretient avec IBK, mais non sur la base d’un diagnostic sincère avec les ressortissants de la zone concernée.
Seydou Konaté
Source: Le Combat