Le pillage de l’entrepôt de la Minusma le samedi 12 octobre, par une partie de la population de Sévaré (Mopti), a suscité beaucoup d’indignation au Mali. Cet acte ignoble a été condamné par l’ensemble de la population qui dit ne pas comprendre un tel comportement.
Ne nous voilons pas la face, ce qui s’est passé à Sévaré n’est point surprenant. Il est la conséquence de la banalisation de la violence mais aussi des discours hostiles à la présence de la Minusma au Mali.
En oubliant que nous faisons partie des Nations-Unies et que nos soldats ont servi ailleurs sous le drapeau onusien. Une rhétorique guerrière savamment orchestrée par des faux nationalistes adeptes de la théorie du complot.
Loin de nous toute idée de défendre la mission onusienne qui a beaucoup de choses à se faire pardonner. Mais croire que tout le problème est lié à sa présence au Mali relève de la naïveté ou, au pire des cas, d’une cécité intellectuelle. Car, quoi qu’on dise, la présence de la Minusma au Mali est la conséquence de notre incapacité à sécuriser notre pays.
Et puis, nous voulons croire que la Minusma ne joue pas sa partition. Quid de nous Maliens ? Faut-il rappeler que l’argent destiné à l’achat des armements a été détourné par les gouvernants. Ceux qui manifestent contre l’inertie de la Minusma ont-ils exigé le remboursement ? Ont-ils manifesté contre ceux qui ont payé des hélicoptères défectueux ? La réponse est non.
Et qu’est-ce qu’ils ont dit aux femmes qui se sont opposées au départ de leurs maris au front ? Rien. Alors, pourquoi demander aux forces de la Minusma d’aller combattre à notre place si nous refusons d’aller au front pour défendre la mère patrie?
Que cela soit dit et entendu, la sécurité de notre pays nous incombe au premier chef. Il nous appartient de réunir les moyens nécessaires afin de faire face à la situation. Tout autre discours relève de la démagogie dont les conséquences seront très fâcheuses pour le devenir de notre nation.
Abdrahamane Sissoko
Le Wagadu