Samedi 26 octobre, le président du mouvement Baguine So, Hamidou Djimdé, et ses hommes tenaient, face aux hommes de médias. Objectif : faire le point sur la situation du pays dogon. C’était à la Maison de la presse.
Pour la sixième fois, les membres du mouvement Baguine So se sont retrouvés au cœur de la Maison de la presse. La situation du Pays dogon était l’objet de la rencontre. D’entame de ses propos, Hamidou Djimdé tenait ces propos : « La crise que nous vivons est un complot savamment orchestré contre le pays dogon et le peuplement des Dogons ».
Habillé en costume traditionnel dogon, le président du mouvement s’est exprimé sur les styles d’assassinats systématiques auxquels les Dogons font actuellement face sur les différents trajets : « Des voyageurs sont triés et tués parce qu’ils sont Dogons. Comment comprendre des incendies volontaires des greniers ? Des villages entiers sont pillés et brûlés par des Peuls avec qui nous avons souvent grandi ensemble ».
Ces choses se passent, crache-t-il, sans enquêtes et aucune forme de poursuite de la part de l’État. Aussi, soutient-il que les auteurs et complices de ces actes criminels restent impunis. « L’impunité reste la maitresse des lieux », confie-t-il dans une salle pleine à craquer.
Au conférencier de dévoiler une autre réalité dans cette localité : « Le pillage de notre cheptel demeure une autre triste réalité du pays dogon. Nos bœufs sont volés à longueur de la journée. Sur l’ensemble du pays dogon, nous avons perdu des milliers de têtes de bovins et de caprins. Désespérément, nous voyons des camions remplis des bétails à destination des marchés de Bamako et des frontières ». Des actes qui, pour lui, font que l’économie des Dogons se trouve paralysée. Mais il a clarifié : « Nous résistons avec la bénédiction de ôgô Ama (Dieu) ».
Sans crainte aucune, M. Djimdé dénonce ces pratiques et illumine le public en disant que ces voleurs de bétails ont des complices à Bamako et ailleurs. Lesquels, dit-il, entretiennent un « réseau criminel » favorisant une « économie criminelle de nos jours ».
Pour Hamidou Djimdé, le Premier ministre Boubou Cissé doit honorer ses engagements pris en libérant les 51 Dogons détenus à Sevaré en plus des 27 qui se trouvent à la Maison centrale d’arrêt de Bamako.
Au sujet de la Minusma, le message du conférencier a été clair : « Nous avons demandé l’impartialité de la part de la Minusma. Nos populations ne comprennent pas ces messieurs des véhicules blancs et lourdement armés qui viennent se pavaner avec un air orgueilleux. S’ils séjournent dans nos zones, nos populations constatent le surarmement des ennemis après leur départ. Nous doutons sérieusement de l’impartialité de la Minusma et demandons à Fatou Dieng Thiam, cheffe du bureau de la Minusma à Mopti, d’avoir un regard particulier sur le contingent sénégalais qui opère chez nous ».
M.Djimdé a terminé en déclarant le soutien de Baguine So à Danan Ambassagou de Youssouf Toloba et ses hommes. En plus, il a lancé un appel à tous les Dogons du pays de sortir de la « clandestinité» et de soutenir à visage découvert Toloba et ses hommes.
À son tour, le président d’honneur Aly Guindo a, quant à lui, estimé que sans Youssouf Toloba et ses hommes, le pays dogon tout comme le Mali allait disparaitre. Bref et succinct, M. Guindo vit avec une position claire par rapport à cette histoire de Danan : « Tous les Maliens s’appellent ‘’Danan Ambassagou’ ’Le président de la République IBK est Danan Amassagou. Malgré ses comportements, Boubou Cissé et ses ministres, les cadres et les FAMAs sont tous Danan Ambassagou ».
Poursuivant ses propos, celui-ci demande au chef du gouvernement et à son équipe d’être des républicains et de bons managers. D’après le président d’honneur, IBK est à remercier d’avoir trahi et abandonné les Dogons.
Pour finir, il demande au président de reconnaitre Danan comme une organisation « d’utilité publique ». Pour Marcélin Guenguéré, porte-parole de Danan Ambassagou, nul ne doit douter que l’objectif de Danan sera atteint, et la dissolution de ce groupe d’auto-défense n’est possible que si l’État s’assume en sécurisant les citoyens comme ça se doit. La question du DDR reste, quant à lui, assez problématique sans la sécurisation du pays dogon par les FAMAs.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays