Dimanche 3 novembre, dans la ville d’Oran, les juges qui s’opposaient aux mutations prévues par la décision du ministre de la Justice, et qui bloquaient la Cour de la ville, ont été repoussé par les gendarmes. Des images qui ont rapidement circulé et provoqué beaucoup de critiques.
Cela fait une semaine que les magistrats sont en grève contre une décision du ministère de muter plusieurs milliers d’entre eux. Face aux critiques, le syndicat national de la magistrature avait rappelé samedi, dans un communiqué, que les magistrats devaient assurer le service minimum.
Côté ministère, on affirme que le dialogue est ouvert mais à la radio nationale, un responsable a déclaré dimanche qu’il ne s’agissait pas d’une grève, mais d’une « rébellion ».
Les décisions de mutation devaient prendre effet et les magistrats grévistes ont décidé d’occuper les tribunaux pour éviter que les jugés fraichement nommés ne commencent le travail. Mais à Oran, la deuxième ville du pays, la gendarmerie a été saisie et envoyée pour faire sortir les grévistes du tribunal.
Les images des hommes casqués, équipés de boucliers et de matraques, les cris de magistrats et les images des blessures ont rapidement fait le tour des médias et des réseaux sociaux. Avocats et magistrats se solidarisent rapidement. La presse parle d’images choquantes.
Dans la soirée, le syndicat national de la magistrature appelle à la démission du ministre de la Justice Belkacem Zeghmati. Et le Conseil supérieur de la magistrature dénonce des faits « inacceptables » et demande l’ouverture d’une enquête.
RFI