Finalement, Bouba Fané et Abdoul Niang, deux activistes tous proches du régime, ont été condamnés à deux ans de prison ferme, le jeudi 31 octobre 2019 par le Tribunal de Grande Instance de la Commune V du District de Bamako, pour outrage aux magistrats dans l’exercice de leur fonction. Faut-il croire à une véritable lutte contre les dérives des activistes au Mali ?
Pourtant, le gouvernement avait mis en garde les activistes contre leurs dérives. Comme toujours ces mises en garde ont été assimilées à de simples intimidations politiques. Surtout lorsque les premiers à payer de leur insolence verbale sur les réseaux sociaux étaient coiffés des casquettes d’activistes opposant au régime. Avec le jugement puis l’incarcération de Bouba Fané et Abdou Niang, aucun doute n’est encore permis sur le règne de la justice pour réguler les dérives sur les médias sociaux.
En effet, depuis un certain temps, l’opinion assiste à un véritable laissez aller de certains activistes, mouvements ou associations, sur les réseaux sociaux et d’autres canaux de communication pour tenir des propos infâmes contre tous, institutions comme citoyens. Cela sans crainte ni retenue.
Parmi ceux-là qui s’en donnaient à de telles pratiques figurent en bonne place, Bouba Fané et Abdoul Niang, tous deux proches du régime.
Ces deux activistes parlaient avec une telle assurance que cela pousse à croire qu’ils étaient des ‘’intouchables’’. D’ailleurs, c’est dans certaines de leurs joutes verbales qu’ils ont fait des accusations infondées relatives à une complicité entre les magistrats et l’opposition malienne pour renverser le pouvoir en place.
Ils ont été condamnés le jeudi 31 octobre 2019 au Tribunal de Grande Instance de la Commune V du district de Bamako à deux ans de prison ferme pour outrage aux magistrats dans l’exercice de leur fonction.
Depuis lors, il reste maintenant plausible que nul n’est et ne sera au-dessus de la loi. Sinon ces deux ‘’communicateurs’’ taxés proches du pouvoir allaient avoir des échappatoires.
Dans une démocratie, force est de constater que dénoncer un acte est un droit, mais de là, s’en donner à cœur joie à insulter, humilier ou mentir sur d’autres, constitue un abus punis par la loi.
C’est dans ce piège que ces deux activistes sont tombés. Ils n’ont pas pu cette fois-ci, faire de la dialectique dilatoire pour s’échapper des mailles de la justice, qui a qualifié leur propos d’outrage à Magistrat.
Cette condamnation fait suite à une plainte déposée par les syndicats de la magistrature malienne, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA).
De toute évidence, ces arrestations vont servir de leçon aux autres activistes qui sen donnent à de telles pratiques.
Par ailleurs, eu égard à la détermination du président de la République de ne s’impliquer ni de près encore moins de loin à la procédure judiciaire, il est difficile de parier que ce dernier va déroger à la règle, au bon droit , pour plaider par personnes interposées à la cause de ces jeunes activistes, qui ont été des acteurs de sa réélection .
Au Mali, la justice est plus que jamais indépendante. Par Maïmouna Sidibé
Le Sursaut