Depuis deux mois, les petits commerçants ne sont plus d’accord avec la mairie de Libreville qui a lancé une vaste opération de recouvrement des taxes municipales. Pour eux, cette opération dérape et devient une opération de racket. Le vendeur qui ne se soumet pas se voit confisquer sa marchandise ou sa boutique scellée au chalumeau.
Lundi, ces commerçants venus de tous les quartiers de Libreville voulaient tenir une assemblée générale, mais l’accès à la Chambre de commerce leur a été interdit, selon eux par ordre du maire de Libreville. Ils sont venus de tous les quartiers de Libreville. Malgré cette interdiction, ils ont tenu à exprimer leur désarroi : « Ils viennent à plus de 20 personnes, 30 personnes dans les boutiques toucher l’argent, 200 000 ou 150 000 [environ 304 euros ou 228 euros]. Quand ils ne payent pas, ils ramassent tout le magasin. Tout, ils mettent dans la voiture. »
« On a fait le papier, mais quand ils arrivent, ils disent que ce n’est pas ce papier-là. On ne comprend même ce qu’est ce papier », témoigne un homme. À ses côtés, un autre ajoute : « Qui a l’agrément ? Qui a la patente ? On est en règle. Quand ils viennent, ils disent qu’on n’a pas besoin de ça. On a besoin d’argent. » Tous les commerçants sont d’ailleurs venus avec la copie du dossier de leurs boutiques comme pour prouver qu’ils sont en règle avec l’administration.
Mise en garde des autorités
La semaine dernière, le maire de Libreville a, dans une conférence de presse, encouragé les commerçants à être en règle. Le maire Léandre Nzue a adressé une sévère mise en garde au cas où ces derniers déclencheraient une grève générale : « S’ils veulent fermer leur boutique, qu’ils la ferment et nous ferons tout pour placer d’autres personnes. Ils ne viendront pas nous dicter la loi ici à Libreville. »
Lundi soir, la mairie de Libreville a annoncé l’arrestation de deux faux contrôleurs et confirmé que tous les agents qui terrorisent les commerçants ne sont pas forcément des contrôleurs municipaux.
RFI