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” L’émergence d’un peuple, d’un pays ne se trouve pas dans des prières ou exaltation de la foi”

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Encore cette année comme tous les ans, l’habit couvrira plus d’un et en fera un moine éphémère… Maouloud oblige, où l’on croit ou pense réaliser tous les actes de dévotion d’une année entière en une nuit.

En évaluant l’impact (divin) de cet événement, qu’y a-t-il de changements probants dans notre environnement, la société, le pays?
Au delà de la litanie de voeux, souhaits, bénédictions, en tous genres compilés, il serait plus loisible et beaucoup plus bénéfique de faire une remise en cause, en question des caractéristiques comportementales et morales de notre société, de nos mœurs et pratiques de tous les jours, eu égard au respect du modèle (le prophète Mohamed (psl),) que nous sommes censés suivre ou imiter.
Chaque année, durant le même évènement religieux ou tout autre, les mêmes incantations sont pieusement formulées sans soucis de mesurer, observer la résultante de toutes ces supplications (pas individuellement, mais dans la généralité) sur la société.
Des veillées de prêches, lecture du Coran, égrènement de chapelet foisonnent à tout bout de champ à travers tout le pays, voire toute la sous-region. Combien de voeux sont exaucés? Ce questionnement n’est pas pris à un niveau individuel, mais sur une large échelle populaire, dans les différentes couches de la société, à une variante près que plus de souhaits s’exaucent dans les milieux d’éducation laïque qu’ailleurs.
Combien de projets, prévisions (politiques) économiques pourtant bien planifiés sont réalisés dans l’intérêt et au bénéfice d’une société perpétuellement confinée dans des prières qu’elle croit ingénument salvatrice ?
Le constat est amer. Sur plusieurs dizaines d’années (pas qu’une) s’accroissent le chômage, la corruption, le népotisme, les classes oligarchiques prétendant œuvrer au bonheur du peuple.
Le summum est atteint avec cette opprobre “invasion” du pays. À cela, s’ajoutent l’hypocrisie, l’égoisme, le mensonge, la méchancété l’ingratitude, la trahison, la perfidie, la médisance, la calomnie, la jalousie…..quasi présents dans nos milieux constituant d’énormes freins a l’épanouissement de beaucoup de personnes…..mêmes apparentées. Que nous reste-t-il de nos valeurs et repères ? Où faut-il chercher ou trouver le raisons d’une telle décadence ? Dieu exauce les voeux, tous les voeux! Mais de qui? Cette reponse se trouve dans le réalisme et le pragmatisme.
Il est temps, à peine temps de prêcher un sursaut de libération des mentalités, sortir du carcan dogmatique qui a inculqué dans l’esprit de la plupart de nos musulmans un refus de raisonnement et imposé presque à tous, tout ce qui est dit lié ou assimilé à la culture islamique comme règle de conduite au détriment de nos valeurs culturelles, alors qu’en fait, dans notre vie pratique de tous les jours, le spirituel n’est vécu que dans son rituel. Tout le reste dans la généralité s’accommode plus ou moins de vices cités plus haut.
Le développement ou l’émergence d’un peuple, d’un pays ne se trouve pas dans des prières ou exaltation de la foi.
Un pays sans repères de sa propre culture s’égare dans les tâtonnements du suivisme.
L’exaucement de nos voeux, à n’en pas douter se trouve dans de bonnes conduites pratiques et actes concrets que nous posons, plutôt qu’aux suivis des incations et répétitions mystiques de dits ou prétendus érudits exégètes.
Daouda D. Doumbia

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