Les enseignants ont, à travers un géant meeting, dénoncé le retard dans l’application de certaines des dispositions du procès-verbal de conciliation signé, l’année dernière, entre les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 et le gouvernement. Ils ont aussi dénoncé la violation de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018 qui régi les enseignants du Mali. C’était hier à l’ECICA.
Enseignants de l’éducation Préscolaire et Spéciale, du primaire, du fondamentale et de l’enseignement secondaire étaient venus de tous les coins de Bamako pour participer à ce meeting d’information organisé par les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. La colère se sentait sur le visage de certains, d’autres attendaient impatiemment à ce que les syndicalistes leur disent que tout est géré.
« Nous constatons, aujourd’hui que le gouvernement traine dans la mise en œuvre des points d’accords du procès-verbal de conciliation que nous avions signé en mai 2018 », a déploré, en se prononçant sur le premier point du meeting, le porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2019, Adama Fomba.
Pour lui, le gouvernement malien, en refusant de respecter ses engagements prouve sa négligence envers l’école malienne. « Les enseignants sont des Maliens. Nous sommes parmi les piliers du développement de ce pays. Nous vivons, aujourd’hui, dans des conditions extrêmement difficiles », a laissé entendre Adama Fomba devant ses collègues. A l’en croire, par leur volonté d’éviter une autre année perturbée, les syndicats des enseignants ont rencontré tous les regroupements des partis politiques, la commission de bon office et aussi le premier ministre afin que le gouvernement respecte ses engagements, mais peine perdue. « Le 05 octobre dernier au Palais de Koulouba, le président de la République a donné des engagements. Mais à présent les lignes ne bougent pas », a déploré le secrétaire général de SYPESCO. Avec un ton inhabituel, Adama Fomba tance le président de la République et son gouvernement : « Nous demandons si le président de la République et son gouvernement ont le souci de l’école malienne, ont le souci de l’avenir de ce pays ».
S’agissant du second point, les enseignants fustigent la violation de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. Cette loi a été, selon les enseignants, violée en son article 39 qui stipule : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement Secondaire, de l’Enseignement Fondamental et de l’Éducation Préscolaire et Spéciale ». Ce qui signifie, aux dires des syndicalistes, que les enseignants, régis par cette loi, doivent bénéficier de la revalorisation de la grille accordée aux fonctionnaires suite à l’accord signé entre le gouvernement, le CNPM et l’UNTM. Les enseignants exigent donc la modification de leur grille salariale afin de bénéficier de la majoration intervenue sur la grille du statut général.
Selon Adama Fomba, les grèves ne sont pas exclues si le gouvernement ne respecte pas ses engagements. « Nous syndicats, nous allons nous battre jusqu’à ce que le gouvernement respecte ses engagements ».
Il faut préciser qu’au cours du meeting, la majorité des intervenants ont demandé le dépôt immédiat d’un préavis de grève. Ils disent ne plus supporter des « fausses promesses » des gouvernants.
Il y a donc un risque de grèves d’enseignants. Le gouvernement doit éviter une autre année perturbée comme l’année dernière.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS