L’Élysée a annoncé ce mardi matin que treize soldats français avaient été tués, lundi soir, lors du crash de deux hélicoptères dans la zone des trois frontières dans le nord du pays. Le président français Emmanuel Macron a salué le « courage » des soldats « morts pour la France ».
Alors que la force Barkhane lançait une opération d’opportunité contre des groupes terroristes armés dans la région du Liptako, lundi soir, deux hélicoptères se sont percutés. Il s’agit d’un Cougar transport de troupes et d’un hélicoptère d’attaque Tigre. Il n’y a pas de rescapés. « Six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef, tombés en opération et morts pour la France dans le dur combat contre le terrorisme au Sahel », a indiqué la présidence française dans un communiqué ce mardi matin.
Selon toute vraisemblance, indique l’état-major des armées, un abordage entre ces deux aéronefs évoluant à très basse altitude serait à l’origine de l’accident. Ils participaient à une opération d’appui au sol. Engagés au sol depuis quelques jours, les commandos français traquaient un groupe de terroristes, qui évoluaient en pick-up et à motos. Très rapidement, ils ont été renforcés par des hélicoptères et une patrouille de Mirage 2000.
Un hélicoptère Cougar, avec à son bord six commandos de montagne et un chef de mission, a alors été engagé pour coordonner l’ensemble des moyens, tout en étant en mesure d’intervenir pour assurer « l’extraction immédiate » d’un élément au sol. Vers 19h40, pendant la manœuvre destinée à préparer l’engagement de l’ennemi, l’hélicoptère Cougar transport de troupes et le Tigre, hélicoptère de combat, sont entrés en collision, s’écrasant à courte distance l’un de l’autre.
Les victimes étaient issues de plusieurs unités de l’armée française actuellement déployées au Mali. À bord de l’appareil de transport de troupes, il y avait des commandos parachutistes, des hommes du 2e régiment étranger de génie. L’hélicoptère Tigre, lui, appartenait au 5e régiment d’hélicoptère de combat basé à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques.
Des soldats « morts pour la France »
Le Liptako Gourma, région qui s’étend sur la zone des trois frontières entre le Burkina, le Niger et le Mali, concentre l’essentiel des activités menées ces derniers mois par la force Barkhane. La France paie aujourd’hui un très lourd tribut dans sa lutte contre le terrorisme au Sahel. Depuis 2013, date de l’opération Serval, plus de 40 militaires français ont trouvé la mort dans la région. Il s’agit de l’un des plus lourds bilans humains essuyé par l’armée française depuis l’attentat du Drakkar au Liban en 1983, qui avait fait 58 morts.
Le président français Emmanuel Macron a salué le « courage » des soldats « morts pour la France ». Le Premier ministre Édouard Philippe a évoqué des « héros tombés pour leur pays ». « Cette terrible nouvelle endeuille nos armées, la communauté de défense et la France toute entière », a réagi dans un communiqué la ministre des Armées, Florence Parly, en précisant qu’« une enquête (a été) ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame ».
RFI