Kinshasa a été confrontée à de fortes pluies dans la nuit de lundi à mardi, entraînant des inondations qui ont fait au moins 41 morts. La commune de Lemba où des décharges d’immondices se sont écroulées sur plusieurs habitations a été particulièrement touchée.
Au milieu de ces femmes inconsolables, trois corps sans vie viennent à peine d’être tirés des décombres. Dans ce ravin du quartier Livulu, ce sont des décharges d’immondices alimentées par la commune qui se sont écroulées sur des maisons de fortune.
« Au-dessus, il y avait des poubelles que l’on avait entassées là-bas, mais c’était une mauvaise politique et en voilà aujourd’hui les conséquences. Toutes les familles sont éplorées et l’on est très en colère », témoigne un habitant.
Vêtu d’une culotte tachée de boues et de sang, Médard n’a pu rien récupérer de ses biens. « Ces pluies sont récurrentes, mais il n’y a jamais eu de tels dégâts, explique-t-il. Je suis né ici, j’ai grandi ici. C’est cette poubelle qui a tout détruit. Neuf personnes sont mortes dans cet endroit. Je n’ai rien sauvé de ma maison. Je suis là comme vous le voyez et rien de plus ».
Nathalie quant à elle a eu la vie sauve. Elle a quitté sa maison lorsque les pluies se sont avérées importantes, mais tous ses voisins sont morts. « C’est cette poubelle qu’ils ont mise ici qui a causé tout cela, déplore-t-elle. Cette décharge d’immondices de l’hôtel de ville s’est déversée vers deux heures du matin avec des eaux puissantes et c’est ce qui a tué les gens du quartier. Nos voisins voulaient sortir, mais lorsque nous sommes partis ils étaient encore endormis. Moi j’ai pu sortir avec à mes six enfants. »
Les autorités du quartier ont dénombré jusque-là une dizaine de morts. Au total, au moins 41 victimes sont à déplorer à Kinshasa selon un bilan officiel. Dans cet environnement insalubre, la Croix-Rouge qui a évacué certains corps, craint des épidémies d’origine hydrique. Mais la capitale n’en a pas encore fini avec les inondations, car les précipitations seront encore importantes au mois de décembre.
Pour Jean Nsaka, le bourgoumestre de la commune de Lemba, les constructions anarchiques sont responsables de ce désastre.
RFI