Tenue dans la salle de conférence de CDTM, cette conférence de presse était animée par le secrétaire général de l’alliance police, un syndicat de la police nationale du Mali. C’était ce vendredi 20 Septembre 2019. Etaient présents également pour la circonstance les membres du bureau exécutif, les militants et sympathisants de ce syndicat très dévoué et dynamique pour la défense et la consolidation de l’intérêt de ses militants. L’objectif était de dénoncer la gestion selon eux calamiteuse et clanique de la police par le ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile d’une part et d’autre part de syndiquer pour cadrer et maintenir le cap de fonctionnement normal de la liberté syndicale dans l’exercice de la fonction policière. En plus il a été également question de faire le point du drame qui s’est déroulé à Niono avec la mort du commissaire divisionnaire Issiaka Tounkara en poste de cette même ville, le lieu des manifestations violentes et sanglantes observées tout récemment par les maliens.
D’entrée de jeu, le secrétaire général de l’alliance police nationale a remercié et félicité les hommes de médias d’avoir répondu massivement à leur appel. Il a demandé aux invités d’observer une minute de silence en la mémoire des victimes de la manifestation survenue dans la ville de Niono, le 19 septembre dernier.
Poursuivant son intervention, le secrétaire général de l’alliance police nationale a dénoncé la gestion calamiteuse et clanique de la police par le ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile, le général Salif Traoré d’une part et d’autre part les violations de la liberté syndicale.
Très serein, franc, et digne avec ses propos responsables, le conférencier, le sergent-chef Sidi a tenu un langage de la vérité. Il a levé sans équivoque le voile sur certains dossiers très brulants actuellement au sein de la police notamment la gestion actuelle des éléments du groupement mobile d’intervention (GMS). Il s’agit aussi notamment du drame survenu à Niono ayant occasionné la mort d’Issaka Tounkara commissaire divisionnaire.
Selon le conférencier, le drame de Niono est le fruit pur de l’amateurisme et l’irresponsabilité du ministre Salif Traoré et ses subordonnés. A en croire le patron de l’alliance police nationale, la gestion administrative actuelle du ministre Traoré constitue une entrave à la liberté syndicale. En ce qui concerne le drame de Niono, le syndicat Alliance Police Nationale estime que le ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile, le général Salif Traoré est le seul coupable. « A cause de sa négligence, et son inaction, le commissaire divisionnaire Siaka Tounkara a trouvé la mort, alors que ce drame pouvait être évité avec une décision administrative » a martelé le secrétaire général de l’alliance police nationale.
Profitant de cette tribune, le syndicat Alliance Police Nationale s’est insurgé contre la gestion calamiteuse et clanique du département pris en otage par le ministre, lui-même depuis son arrivée à la tête de ce département.
Pour Sidi Tamboura, les différentes actions posées par le ministre Salif Traoré sont de nature à saper le moral des policiers, et à favoriser l’encrage d’un système clanique. « Aujourd’hui pour la quiétude, et la stabilité entre policier et population civile, il faut le départ du ministre Salif Traoré. Il fuit ses responsabilités et ne s’assume pas », affirme-t-il.
A propos de la violation des libertés syndicales, le sergent-chef Sidi Tamboura dira que le cas de Youssouf Fofana dépasse tout commentaire. Ce dernier, dit-il, est aujourd’hui victime d’un abus de pouvoir, et d’une violation des libertés syndicales. « A ce stade, nous exigeons la réintégration du camarade Adjudant Youssouf Fofana, car la procédure a été violée à tous les niveaux. Un conseiller du ministre a fait une vidéo jusque dans les locaux du département, il n’a pas été sanctionné, un commissaire a fait la même chose dans son commissariat, il n’a pas été sanctionné mais pourquoi sanctionné Youssouf Fofana, parce que sa tête dérange ceux-là qui veulent détruire la police, et semer la zizanie pour leurs propres intérêts », a déploré le conférencier avant de dire qu’ un sit-in est prévu dans les jours à venir à la primature pour demander le départ de Salif Traoré. Il n’a pas caché son indignation et son mécontentement face aux comportements des gendarmes ayant assisté selon lui sans agir pour secourir le défunt Issiaka Tounkara en danger qui l’a couté finalement la vie. « Nous accusons avec consternation et regret nos camarades de la gendarmerie ayant assisté à la mort de notre confrère sans l’apporter de secours », a dénoncé le chef syndicat de l’alliance police nationale avant de conclure son intervention. Sidi Tamboura a renoué sa reconnaissance à l’endroit de tous les militants et sympathisants de son groupement syndical.
Sayon Sangaré
Le Forum