Quel Jeûneur Malien ne se souvient de la canicule et du calvaire des mois de Mai et juin 2018 correspondant au Ramadan de la même année ? Le pire est cependant à venir dans la mesure où les Scientifiques annoncent une augmentation progressive des températures pendant les cinq prochaines années et des pics durant les mois de Mars, Avril et Mai correspondant au creuset des Ramadans 2020-2023. Des Ramadans véritablement caniculaires et… seulement, dans 05 petits mois ! Il a été enregistré plus de 45° à l’ombre dans certaines régions du pays pendant les mois d’avril-Mai 2019. Il n’en fallait pas plus pour certains jeûneurs de lâcher prise et d’attendre des jours plus cléments. On déplore, hélas des cas de décès ! Pour faire court, les records de chaleur ont été battus durant cette période correspondant au mois de Ramadan 2019. Qu’adviendra-t-il en 2020 et au-delà ?
Une tendance à la hausse jusqu’en 2022
Tous les Scientifique s’accordent à le dire : la période 2018-2022 sera particulièrement chaude.
«Une étude se basant sur un nouveau système de prévisions estime que les cinq prochaines années vont être encore plus chaudes que ne l’envisageaient les précédents modèles climatiques. Pour la période 2018-2022, la variabilité naturelle du climat pourrait en effet être égale au réchauffement lié aux activités humaines. Le résultat ? Une hausse des températures deux fois plus élevée» (https://www.futura-sciences.com).
Et «Nature Communications» (une revue scientifique spécialisée), annonce «une période plus chaude que la normale» qui va «temporairement renforcerle réchauffement» et des «risques d’épisodes de températures anormalement élevées».
D’ores et déjà, précisent-ils, les trois dernières années ont déjà été les plus chaudes jamais enregistrées.
«Et septembre 2019 est le mois de septembre le plus chaud sur le globe depuis le début des relevés météorologiques» selon le service européen «CopernicusClimate Change Service» (C3S).
«Durant ce mois, (septembre 2019), les températures ont été plus chaudes que la normale sur de très nombreuses régions du globe (Asie de l’Est, moitié sud-est des Etats-Unis, régions arctiques, Moyen-Orient, Afrique saharienne et australe, Brésil, etc.)».
Il s’agit, selon les climatologues de la NASA en l’occurrence, d’un phénomène planétaire. Mais l’impact sera particulièrement visible dans les régions traditionnellement arides et semi-arides comme le Sahel.
Les Ramadans 2020 jusqu’en 2023 coïncideront avec les pics de chaleur et dans un contexte de réchauffement climatique planétaire
Selon le calendrier musulman, le Ramadan des quatre prochaines années surviendra aux périodes sus-indiquées
2020 : du 24 avril au 23 mai
2021 : du 13 avril au 11 mai
2022 : du 3 avril au 1er mai
2023 : du 23 mars au 20 avril
En somme, les quatre prochains Ramadans surviendront durant le trimestre Mars – Avril – Mai, une période correspondant traditionnellement aux pics de chaleur dans le Sahel et au Mali en particulier et pendant lesquels, la température dépasse en certains endroits, 45° à l’ombre.
Soit dit en passant, cinq petits mois seulement nous séparent de ce début du Ramadan 2020 ! 05 petits mois : Décembre – Avril !
Une période de gros déficit énergétique dans un contexte de gouvernance chaotique
C’est connu : le trimestre Mars – Avril – Mai est au Mali, la période de gros déficits énergétiques particulièrement marquée par des coupures et délestages. Il en est ainsi depuis 2013 après un semblant d’amélioration en 2012 suite à la pression exercée par l’ex-junte militaire au pouvoir.
Mais de déficit, il en est justement question dès maintenant (dernier trimestre 2019) ! Les abonnés de la société EDM S.A, ont en effet constaté d’importantes perturbations dans la distribution de l’électricité depuis le fameux mois de Septembre (2019) marqué par une hausse inhabituelle des températures, il est vrai !
Pour autant, la question se résume ici à ce principe sacro-saint de la gouvernance : administrer c’est anticiper !
Voyez-vous ? Pendant 7 ans, de 2013 à nos jours (2019), les consommateurs Maliens ont été régulièrement confrontés au même déficit énergétique et d’eau pendant la même période ! Et il s’agit, chaque année, de la même symphonie et litanie : des coupures et délestages, sauvages dans certains cas ; de graves désagréments et préjudices pour les abonnées et, bien entendu, de laconiques communiqués d’excuses et de remerciement de la société EDM S.A !
Seulement cette fois-ci, pour cause de Ramanda coïncidant dangereusement avec la canicule sur une période relativement longue et avec des défis politiques majeurs (une période électorale par excellence), les consommateurs auront certainement tendance à sanctionner la médiocrité !
B.S. Diarra
La Sentinelle