Au Mali, les récentes avancées de la campagne anticorruption lancée par la justice malienne suscitent des espoirs. Si elles peuvent paraître trop lentes pour certains, elles sont cependant saluées par la Plateforme malienne de lutte contre la corruption et le chômage (PCC).
Au Mali, les récentes avancées de la campagne anticorruption lancée par la justice malienne suscitent des espoirs. Bakary Togola, président de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture du Mali (Apcam) et de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC) est en détention préventive depuis le 13 septembre, dans le cadre d’une enquête portant sur le détournement de près de 10 milliards de francs CFA (20 millions d’euros).
De son côté, le maire de la capitale Bamako, Adama Sangaré, est, lui, en détention depuis la fin du mois dernier, dans le cadre d’une enquête sur la gestion d’un contrat d’éclairage de la ville lors du cinquantenaire de l’indépendance du Mali en 2010.
Fin de l’impunité
« L’arrestation de ces personnalités est un bon signe pour deux raisons, commente Clément Dembélé, président de la Plateforme malienne de lutte contre la corruption et le chômage (PCC). Cela donne l’espoir au peuple malien qu’il est possible de lutter contre la corruption et cela montre aussi que l’on va vers la fin de l’impunité et qu’une personne ne peut plus se permettre de prendre la part de 10 millions, 20 millions de personnes, que désormais la loi est dite au Mali ».
Certaines voix au Mali critiquent cependant le fait que si certes, les têtes tombent, il s’agit surtout des plus hauts placés. « Il y a des têtes qui tombent mais les plus hauts placés, il faut maintenant apporter la preuve, répond Clément Dembélé. La justice ne fonctionne pas avec des suppositions, avec des hypothèses. La justice fonctionne avec des pièces à conviction. Cela peut prendre du temps ».
« Cela demande un peu de patience, mais la justice travaille sur les dossiers » comme celui des hélicoptères Puma cloués au sol, ajoute-t-il en rappelant que l’affaire Bakary Togola se poursuit et qu’il existe par ailleurs une demande de levée d’immunité pour deux députés du cercle de Kati.
Source : RFI