Inculpé le 23 novembre 2013 et ayant comparu le 29 du même mois, voilà bientôt sept ans que l’ancien chef du CNRDRE et ses co-accusés croupissent en prison sans que leur dossier ne soit enrôlé pour avoir comparu une première fois à Sikasso lors des Assises convoquées à cet effet. Arrêté pour complicité d’assassinats avec de 17 co-accusés dans l’affaire dite des bérets rouges, le général de corps d’armée et ses compagnons continuent à croupir en prison pendant que les autorités annoncent à qui veut l’entendre, qu’elles organisent le DNI le 14 décembre pour la paix et la réconciliation. Il reste à savoir, si le cas du général Sanogo et ses co-accusés, sera débattu, car, expliquent des spécialistes, le délai de détention provisoire est dépassé, voilà sept ans aujourd’hui?
Comparus le 29 novembre 2017 à Sikasso lors des Assises dénommées « crime de sang » convoquées à cet effet, qui ont été renvoyé par le juge pour des questions d’expertises, malgré toutes les tentatives de demande de liberté provisoire demandées par leurs avocats, le Général de corps d’Armée Amadou Aya Sanogo et ses co-accusés, demeurent toujours en prison en violation de la loi qui dit que : « que tout citoyen a droit à la liberté provisoire après trois ans de détention provisoire », « Tel n’est pas le cas de ces détenus un peu spéciaux au regards des traitements qui leurs sont infligés », déplore un spécialiste du droit et défenseur des droits humains.
Le procès qui a été reporté sine die à Sikasso, il y a deux ans de cela, a fait appel de : « travaux d’expertise des tests ADAN, ordonnés sur le charnier de Diago qui renfermait le corps des bérets rouges disparus le 30 avril 2012». « Depuis lors, le général Sanogo et ses co-accusés, croupissent en prison pendant que d’autres criminels aux mains tâchées de sang (en rappel aux exécutions sommaires de nos militaires à Adielhoc), se pavanent impunément», déplore un proche.
Me Konaré en guise de rappel à l’époque n’avait-il pas déploré le report et la lenteur des tests ADN et la libération de cinq accusés: « Aujourd’hui, cinq accusés ont recouvré la liberté provisoire, mais les autres sont toujours en détention. Et nous ne savons pas quand la procédure va reprendre. Nous estimons que cette situation n’est pas à l’avantage du droit puisque le code de procédure pénale limite absolument la détention préventive à trois ans. En conclusion, c’est l’expertise qui bloque le processus. Mais ce motif est indéfendable pour moi parce que 45 jours avaient été donnés. La demande de liberté n’ayant pas été satisfaite, nous sommes obligés de nous pourvoir en cassation et amener le dossier au niveau de la Cour suprême pour que le dernier juge de la procédure pénale et qu’elle puisse se prononcer sur notre demande de liberté provisoire”, déplore-t-il.
« Avec le DNI, l’occasion n’est-elle pas offerte au gouvernement de rouvrir le dossier Amadou Aya Sanogo et co-accusés pour le vider définitivement dans le cadre de la cohésion sociale, du vivre ensemble et du pardon ? », se demandent bien de proches et amis.
En réalité, la lenteur dans le traitement du dossier du général Sanogo et co-accusés, a été dénoncé tant au Mali, qu’en Afrique, sans que les autorités ne daignent le rouvrir afin que toute la lumière soit faite sur cette douloureuse affaire.
Les pouvoirs maliens avides de dialogue, de paix, de cohésion sociale et de vivre ensemble, sont interpellés. Et lors de la rentrée des Cours et tribunaux, l‘ouverture de ce dossier a été soulevé. Il reste à savoir s’il verra le jour car, il semble que son blocage arrangerait bien certains ?
D’où cette interrogation, à quand l’ouverture de ce dossier dont le traitement a été un véritable déni de justice car les droits du général et de ses co-accusés sont violés impunément au vu et au su de tout le monde puisque le délai de détention provisoire est dépassé for longtemps ?
Le DNI qui devra se tenir ce 14 décembre, sera-t-il une occasion pour vider ce dossier qui fait couler beaucoup de salive et d’ancre ?
Affaire à suivre !
BokariDicko
Source: Mali Demain