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Au Niger, le G5 Sahel appelle la communauté internationale à agir

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Initialement prévu à Ouagadougou, pour préparer le sommet de Pau en France, le sommet exceptionnel des chefs d’État du G5 Sahel ce dimanche 15 décembre s’est finalement déplacé au Niger, par solidarité pour le pays qui a perdu 71 soldats lors d’une attaque terroriste la semaine dernière. Dans leur communiqué conjoint, les chefs d’État ont appelé à une grande alliance internationale contre le terrorisme.

Sur le carré des martyrs, au cœur de la base aérienne de l’escadrille nationale, des soldats donnent les derniers coups de pelle. Les tombes sont encore à nu, de simples plaques métalliques indiquent le nom des défunts.

Après avoir prié ensemble, en silence, serrés les uns contre les autres, les quatre chefs d’État s’inclinent sur les sépultures. « Nous sommes venus ici au palais des Martyrs pour présenter nos condoléances au gouvernement, au peuple nigérien et au président nigérien pour ces pertes qui sont importantes. Et surtout aussi encourager nos frères du Niger en tant que G5. Ce combat est de longue haleine et il faut nous armer de beaucoup de courage pour pouvoir arriver à bout de ce combat et avoir des victoires. C’est pour cela que nous sommes là », témoigne Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso.

L’attaque d’Inates a profondément choqué l’opinion nationale nigérienne. C’est la plus meurtrière qu’a connue le pays depuis 2015. Le Sahel vit depuis six mois, une véritable intensification du conflit. Le Mali a perdu plus de 140 soldats sur cette période, et le Burkina, plus d’une quarantaine.

« Comme dans toutes les guerres contre le terrorisme, nous ne gagnerons pas seuls. » Dans son allocution finale, Roch Marc Christian Kaboré a été clair : les alliés sont nécessaires pour vaincre les groupes jihadistes qui déstabilisent le Sahel.

Rappels des engagements de la communauté internationale

Le président burkinabè ajoute que la France n’est d’ailleurs pas l’unique partenaire du G5 Sahel. Il évoque les autres pays européens ou encore le Canada. Pas d’indication claire néanmoins sur un éventuel rapprochement avec la Russie. Lors du sommet de Sotchi, fin octobre, Roch Marc Christian Kaboré avait appelé Moscou à établir un partenariat stratégique avec le G5 Sahel.

Ces gens ont perfectionné leurs méthodes de travail, ils se sont professionnalisés et nous devons lutter contre des gens qui sont venus d’autres aires où ils ont combattu, la Syrie, et qui apportent leur contribution à la formation de ces personnes-là. Donc nous avons besoin des alliés, nous avons besoin d’avoir un travail beaucoup plus transparent et coordonné entre nous. Nous sommes ouverts à tout partenariat international qui peut nous aider dans la lutte contre le terrorisme.De Barkhane, de la France ou bien du sommet de Pau, il n’en pas été question. Pas une seule mention de ces sujets n’apparaît dans le communiqué conjoint des chefs d’État. Ceux-ci ont rappelé à la communauté internationale qu’elle a pris des engagements envers les pays du G5 Sahel qui ne sont pas encore concrétisés aujourd’hui. Ils évoquent notamment les promesses de financement de la force conjointe. Pour le président du Niger, Mahamadou Issoufou, interrogé à l’issue du point presse, la communauté internationale doit prendre ses responsabilités.Nous souhaitons que la communauté internationale soit plus solidaire, cesse de détourner son regard du Sahel, surtout qu’elle a une responsabilité dans l’aggravation des menaces face auxquelles nous faisons face, parce que c’est elle qui a pris la décision d’intervenir en Libye et cette crise libyenne amplifie aujourd’hui toutes les menaces qui pèsent sur nos États. Donc la communauté internationale doit prendre ses responsabilités ; la sécurité est un bien public mondial, les populations du Sahel ne peuvent pas être laissées seules face à ces menaces.« L’heure est à la prise de décisions fermes, assurait un ministre des Affaires étrangères de la zone, la priorité est de renforcer notre stratégie sécuritaire ». Interrogé sur les récentes tensions avec l’Hexagone, Mahamadou Issoufou, le président du Niger, a quant lui souri, assurant qu’« il n’y a[vait] jamais eu d’incident » avec le partenaire français.

RFI

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