Au dernier jour du procès en appel de Teodorin Obiang dans l’affaire dite des « Biens mal acquis », et alors que l’avocat général a requis quatre ans de prison ferme et 30 millions d’euros d’amende, les avocats du vice-président de Guinée équatoriale ont demandé la relaxe.
« Votre décision ne doit être basée ni sur les émotions, ni sur la passion, ni sur une certaine morale, comme cela a été le cas jusque-là dans cette affaire, ont martelé les trois avocats de la défense, mais uniquement sur le droit. »
Me Tomo a d’abord demandé à la cour de se déclarer incompétente, au regard de l’immunité dont devrait bénéficier Téodorin Obiang. « Il y a une schizophrénie totale, a renchéri Me Marsigny, à ce que le vice-président soit l’interlocuteur des autorités françaises pour la coopération militaire, tandis que la justice française ne lui reconnaît pas l’impunité due à sa fonction. »
« Teodorin Obiang de bonne foi puisqu’il n’a jamais cherché à dissimuler »
Le trio a aussi tenté de démonter chacun des quatre chefs d’inculpation, avec un argument central : pour que Teodorin Obiang puisse être poursuivi en France pour le blanchiment d’un délit, il faut que les faits d’origine soient aussi considérés comme un délit en droit équato-guinéen.
Ainsi, le blanchiment de corruption tombe, a soutenu la défense, parce que le délit de corruption n’existait pas en Guinée équatoriale avant 2018. Idem pour le blanchiment de détournement de fonds publics puisque ce type de détournement, dans les textes équato-guinéens, ne s’applique qu’aux fonctionnaires. Exit aussi, pour des motifs similaires, le blanchiment d’abus de biens sociaux et d’abus de confiance.
Et Me Tomo d’insister : « qui dit blanchiment dit dissimulation : Teodorin Obiang est de bonne foi puisqu’il n’a jamais cherché à dissimuler. Comment dissimuler l’avenue Foch ? Les 30 voitures de luxe devant les hôtels parisiens ? ». Tous ont plaidé la relaxe.
RFI