Depuis l’arrestation de Maître Hassane BARRY après une mission commandée, une mission d’Etat, le peuple malien dans son ensemble, particulièrement la communauté peulhe s’interroge. Certains journalistes censés éclairer l’opinion publique affirment doctement, mais finement avec un brin de sous-entendus : tout de même la sécurité d’Etat ne va pas, sans fondements, sans des faits établis, arrêter un avocat de la réputation de Maître Hassane BARRY, de surcroit ancien ministre, ancien ambassadeur, personnage influent de la scène politique malienne, président d’Honneur de l’Association culturelle Tabital Pulaaku. Ces journalistes sont-ils dans les secrets des dieux ? Sont-ils au parfum de ce qui se trame contre Maître Hassane BARRY ? Dieu seul le sait !…
Le brillant journaliste Chahana Takiou TANDINA (celui de Tanger), lui, comme d’habitude enfonce le clou sans fard, sans hypocrisie, il faut le lui reconnaitre. Il s’époumone, que dis-je, il hurle comme à l’accoutumée ! Comment se fait-il que Maître Hassane BARRY soit encore libre ? Pourquoi ne le fait-on pas retourner en prison? Pourquoi ne le fait-on pas taire temporairement, voire définitivement ? Il est coupable, voyons !!! Espérons que sa pensée ne va pas jusque-là ! Il est El hadj ; il est censé ne souhaiter du mal à personne. Au demeurant, il est du Mouvement Démocratique, j’en témoigne !… Toujours est-il que l’article qu’il a écrit dans le 22 septembre incite à penser que Chahana Takiou TANDINA pousse à la faute le Général de division Moussa DIAWARA, patron de la Sécurité d’Etat. Il l’incite à rééditer la bourde !
Attention Chahana, il ne faudrait pas que l’Histoire retienne que toi, du Mouvement démocratique, tu as incité, au Mali, à une affaire Dreyfus des temps modernes. La dégradation d’Alfred Dreyfus, capitaine de l’Armée française, parce que juif, ne pouvant être qu’en intelligence avec l’ennemi, à qui il a livré des secrets militaires, des secrets d’Etat. Alfred Dreyfus, dégradé, a été envoyé au bagne, à l’Ile du Diable à Cayenne, en Guyane Française.
Ne l’avait-on pas déchu de sa Nationalité ? ‘’L’Affaire Dreyfus’’ est connue de tous les antiracistes.
Chahana si tu es d’ores et déjà Dreyfusard, sache qu’il y’a potentiellement des centaines, des milliers, des millions peut-être, d’antidreyfusards. Maître Hassane BARRY jeté en prison dans un silence de cimetière, ce n’est pas possible ; je présume que le silence sera assourdissant. J’ose espérer que le moment d’égarement passé, démocrate, républicain, antiraciste, tu rejoindras les rangs des antidreyfusards !!!
Tu te poses des questions légitimes : Comment Maître a pu disposer de la liste des cinq (05) pestiférés pour l’Imam Hammadoun KOUFA. La réponse est toute simple. Je suis sûr que tu la connais, journaliste averti, somme toute un tantinet investigateur : appliquant les recommandations ou les décisions de la Conférence d’Entente Nationale selon les lectures, nous étions un certain nombre de maliens à vouloir mettre fin à l’effusion de sang, à arrêter les massacres des soldats maliens, des soldats africains, des soldats des autres continents au service de la paix, dédiés à la réunification du Mali, à l’instauration de l’unité nationale, à la restauration de la cohésion sociale fortement entamée par les conflits intercommunautaires.
Ce groupe de citoyens maliens a fait un constat amer. L’accord de Bamako des 15 et 20 Juin 2015 pour la paix et la réconciliation nationale, issu du processus de Ouagadougou et concocté à Alger n’a ramené ni la paix, ni la réconciliation nationale, encore moins la cohésion sociale.
Il faut en conséquence traiter avec les commanditaires de l’effusion de sang et non avec les exécutants, responsables des meurtres, des assassinats et des massacres des militaires et des civils. Les signataires de l’accord de Bamako pour la paix et la réconciliation nationale, issu du processus de Ouagadougou et concocté à Alger ont montré leurs limites. De bonne ou de mauvaise foi, peu importe. L’essentiel, c’est que l’effusion de sang continue. Il faut l’arrêter.
Aussi, le groupe de citoyens en question, comprenant une bonne partie des dirigeants de la Coordination du Pulaaku a-t-il initié des rencontres à Bankass, Koro, Mopti, Ségou, pour la résolution de la crise multidimensionnelle et l’instauration d’une paix durable dans un Mali : uni, divers, démocratique, laïc, de forte cohésion sociale.
Ces rencontres, dont celle de Mopti, ont permis d’établir le contact avec l’Imam Hammadoun KOUFA. La cassette sonore qu’il nous a fait parvenir par l’intermédiaire du messager que la Coordination du Pulaaku lui a envoyé est largement diffusée. La réponse du Pulaaku également sonore, mais aussi par écrit est disponible et a été remise aux autorités par les voies appropriées.
Les cinq étiquetés par l’Imam Hammadoun de KOUFA dans sa cassette sont connus des autorités qui renseignent ceux qui nous dirigent. Ils sont comme Maître Hassane l’a dit : le Pr. Ali Nouhoum DIALLO, Maître Hassane BARRY, le Général Ismaïla CISSE dit Ila, l’honorable Idrissa SANKARE élu à Bankass, et le premier messager du Pulaaku auprès de l’Imam Hammadoun, Mobbo Ibrahima CISSE de Kaka (Sofara). Il déconseille même à ce dernier (son condisciple), de revenir vers lui, sauf pour rejoindre ses rangs. Qu’il continue plutôt à cultiver ses gombos. Ces cinq pestiférés pour Hammadoun KOUFA sont souvent victimes d’amalgame jusqu’au sommet de l’Etat.
Les citoyens maliens peuvent se demander à juste titre, pourquoi la Coordination du Pulaaku s’est spontanément et bénévolement mise en mission de la Nation malienne. Ici aussi la réponse est simple et peut être comprise de tous les patriotes. La coordination du Pulaaku est présidée par celui que l’Imam Mahmoud DICKO a baptisé un jour, au sortir d’une rencontre avec le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA, le Patriarche du Pulaaku. Ce président est médecin dans l’âme. Il n’entend pas passer son temps à répéter éternellement un diagnostic déjà connu, sans jamais entreprendre de traitement. Qui plus est, ce président est entouré de femmes et d’hommes d’actions conscients de ce que leur communauté, ciment de la Nation, victime d’amalgame, surtout plus de la part des hautes autorités, est la cible principale des massacres de ces derniers temps. Aussi, la Coordination a-t-elle entamé toutes les démarches pour rencontrer Hammadoun KOUFA (entendez Hammadoun, le talibé, originaire du village de Koufa dans le Guimbala. Il est de patronyme Barry). La rencontre était d’autant plus nécessaire que l’Imam Hammadoun KOUFA avait lui-même indiqué dans ladite cassette les voies à suivre :
1) Sur le plan doctrinal, théologique, il recommande pour discuter avec lui, d’envoyer les imams : Mahmoud DICKO, Maahi Banikan, Cheick Oumar DIA ou tout autre imam de notre connaissance, savant avéré de la science Islamique. Les dirigeants de la Coordination ne sont pas habilités à lui parler sur le plan de la doctrine. Ils sont des mécréants.
2) Sur le plan politique et administratif, le Pulaaku doit s’adresser à Iyad AG GHALI dont il reconnait l’autorité politique. L’évolution de la situation dans le pays a peut-être obligé l’Imam Hammadoun à accepter une délégation de pouvoir par Iyad AG GHALI en vue de rencontrer l’Etat malien et discuter de l’échange de prisonniers, échanges qui ont effectivement eu lieu sous l’égide du Colonel SANOGO, adjoint du Général Moussa DIAWARA, patron de la Sécurité d’Etat et du Colonel major Malamine Alpha Oumar KONARE, également des renseignements et par l’entremise de Maître Hassane BARRY en mission d’un Ministre de la République. L’Etat doit s’assumer quand il fait poser des actes par des citoyens républicains et consciencieux.
La dernière question légitime que les citoyens maliens sont en droit de se poser est : pourquoi dûment informé de toutes ces missions, le Général de division Moussa DIAWARA, a jugé utile d’arrêter, de séquestrer Maître Hassane BARRY avec interdiction de visite même à son « grand-père » le Général Ismaïla CISSE dit Ila, ayant servi au moins quatorze ans dans la ‘‘boîte’’.
A mon humble avis, cette attitude s’explique par le souci de faire diversion, surtout de tenter de faire oublier tous les massacres de nos vaillants soldats dont les plus récents sont Boullikessi, Indelimane, Tabankort précédés de ceux de Nampala, Soumpi, Djoura, Guiré, Gao (le camp du MOC), Tombouctou, etc. pour enfin présenter le traitre, en intelligence avec l’ennemi, le bouc émissaire en quelque sorte, la victime expiatoire à immoler sur l’autel de la colère justifiée des veuves, des orphelins, des mères, des frères. Le Général DIAWARA croit pouvoir ainsi cacher les faiblesses, les lacunes ; les insuffisances criardes de sa gouvernance de la Sécurité d’Etat. Ces insuffisances criardes font que les troupes, cantonnées dans les camps, ne sont jamais informées à temps et les Hommes sont massacrés en masse, selon le même scénario qui se répète car les leçons ne sont jamais tirées.
Sa tête n’est-elle pas ailleurs qu’à la production de renseignements clairs, précis, et donnés à temps ? Ne pense-t-il pas surtout à son avenir ? Ne se voit-il pas auprès d’Ibrahim Boubacar KEITA dans le rôle de Ben Ali auprès de Bourguiba. Il ne doit pas pourtant oublier qu’il n’y a pas de Monastir à côté de Bamako comme il y en a à côté de Tunis. Le Général Moussa DIAWARA doit se convaincre, comme tous les maliens, toutes les maliennes, que tous les peulhs ne sont pas jihadistes ; tous les jihadistes ne sont pas peulhs.
Les cadres peulhs souvent incriminés n’ont de leçon de patriotisme ni de souci de cohésion sociale à recevoir de personne. Les plus hautes autorités du pays doivent le répéter souvent sur les antennes : pas d’amalgame !
Bamako le ………… décembre 2019.
Pr. Ali Nouhoum DIALLO, ancien Président de l’Assemblée Nationale, ancien Président du Parlement de la CEDEAO, Grand Officier de l’Ordre National du Mali.