En septembre dernier, notre blogueur Mohamed Ag Allou, a eu la chance de découvrir Amsterdam, capitale des Pays-Bas. Dans ce billet retour, il partage avec nos lecteurs quelques moments forts de son voyage, notamment sa visite au fameux Quartier rouge.
Dimanche 29 septembre 2019, à 2h du matin, nous avons quitté l’aéroport international Modibo Keita de Bamako. Direction le royaume chérifien pour un transit. Après 3 h de vol, nous avons atterri à l’aéroport Mohamed V de Casablanca où une météo plus clémente que celle laissée derrière nous à Tombouctou et à Bamako nous a accueillis.
A l’aéroport international Mohamed V de Casablanca, le temps du transit est long. Il m’a fallu attendre durant 6h. Dans la salle d’embarquement, je profitais d’un réseau WiFi ouvert aux passagers, qui n’a été que de courte durée. Après, c’était un long moment de solitude, car l’internet qui me tenait compagnie était coupé. Je me suis même demandé : « Pourquoi ai-je choisi Royal Air Maroc ». Pourtant, j’avais bien le choix entre cette compagnie et Air France. Mais, il a fallu que je retienne la leçon.
« BONNE CHANCE »
A bord de Royal Air Maroc, ma voisine était une marocaine vivant aux Pays-Bas. C’était la première fois qu’on se croise, mais la jeune femme partageait son pain avec moi et m’appelait « Khouya » (« mon frère », en arabe). Lorsque notre appareil a atterri, la jeune dame m’a souhaité bonne chance avant qu’on ne se quitte. « Bonne chance », c’est aussi ce que m’a dit le policier néerlandais, après avoir contrôlé mes documents.
A Amsterdam, comme dans les autres villes du pays, presque tout le monde fait du vélo. Les transports en commun sont ponctuels et biens structurés. Le système des eaux autour de la ville est bien contrôlé. Cela donne envie de rester dans cette belle ville.
AU QUARTIER ROUGE…
Un après-midi, après les sessions de la journée, nos hôtes nous ont fait le privilège de nous faire découvrir la belle ville d’Amsterdam. Nous avons d’abord profité d’une balade guidée sur le fleuve. J’ai été ébloui par l’architecture d’Amsterdam. Une architecture à la fois classique et moderne. La ville d’Amsterdam est bien aménagée, moins de pollution et presque sans bruit. Pourtant, la ville est bien ambiante et bouillonnante. A Amsterdam, nous avons fait un tour au Quartier rouge. A entendre le nom, nous avons l’impression que ce quartier est complètement rouge. Pour moi, c’est un quartier arc-en-ciel. Parce que toutes les personnes se rencontrent ici : Occidentaux, Africains, Asiatiques…. Au Quartier rouge, l’alcool et le tabac sont formellement interdits dans les rues.
Ce qui m’a le plus impressionné dans ce « quartier marché », ce sont les magasins où se vendent des gadgets dédiés à la sexualité. On y trouve des sex-toys, des pénis artificiels, des sous-vêtements sensuels pour femme. Au Quartier rouge, d’un côté il y a l’église et, de l’autre, les magasins vitrés où des femmes à moitié nues sont « exposées ». Toutes choses auxquelles aucun passant ne peut rester indifférent. On se croirait dans un de ces films hollywoodiens, sauf que c’est la réalité ici. On y voit toutes sortes de femmes, des jeunes, des vielles, des blondes et des brunes. Ces femmes sont des travailleuses du sexe. Chacune est dans sa petite « boutique chambre », si je peux l’appeler ainsi et font des gestes sensuels pour attirer les clients.
LA BEAUTÉ DANS LA DIVERSITÉ
Pour assouvir ma curiosité, je me suis approché d’une de ces dames. Dans un mauvais anglais, je lui pose une question sur les tarifs. Sa réponse : « Fifty euros for ten minutes » (« Cinquante euros pour dix minutes »). Je referme la porte et lui dis : « I’ll come back. » Avant de partir, je me suis me dit : « Faut-il travailler combien d’heures pour gagner 50 euros, l’équivalent de 30 000 de nos francs CFA» ?
Si vous êtes de passage au Quartier rouge la première fois, ne vous hasardez pas à photographier ces belles dames, c’est formellement interdit.
L’une des plus belles choses que je retiens de ce voyage, c’est la beauté du pays dans la diversité, la modestie des personnes rencontrées. J’ai aussi appris qu’il faut échanger avec les autres pour mieux les connaitre. Aux Pays-Bas, j’ai nourri un rêve : celui de voir un jour ma Tombouctou natale et le Mali en général atteindre ce stade de développement. Je peux encore rêver, mais une chose est sûre, avec la volonté et la bonne gouvernance, nous y arriverons
Les Pays-Bas, je m’en souviens encore !
benbere