Les syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont décrété depuis, le lundi 16 décembre 2019, une grève de 120 heures (soit 5 jours) dans toutes les écoles publiques sur toute l’étendue du territoire national. Cette grève, très largement suivie, serait reconduite en début janvier, pour 5 jours, si le gouvernement n’arrivera pas à donner satisfaction aux doléances des enseignants, apprend-on, auprès des grévistes.
En effet, depuis le 28 novembre dernier, les syndicats signataires avaient déposé ce préavis de grève sur la table du ministère de l’Education nationale. Dès lors, une série des rencontres a été entamée entre le département et les syndicats, afin de trouver un consensus.
Selon nos sources, le département aurait fait savoir aux syndicats que la crise financière qui existe ne lui permet pas de satisfaire leurs doléances. Des propos mal accueillis par les syndicats qui ont quitté la table de négociations et déclenché la grève de 5 jours dans toutes les écoles publiques du Mali.
Privant ainsi, les élèves leur droit fondamental qu’est l’éducation.Une situation qui interpelle le gouvernement qui doit s’assumer pour éviter ces grèves, car les élèves ne sont que des victimes collatérales d’un bras de fer entre gouvernement et enseignants qui perdure depuis des années, avec pour conséquences des années scolaires tronquées, jouant sur leur capacité intellectuelle, et par ricochet sur l’avenir du pays. Cela, sous le regard impuissant, voire complice, des parents d’élève.
« Vous savez le gouvernement n’a pas le respect à l’égard du peuple malien, il joue avec l’avenir des élèves. Sinon depuis l’année dernière, s’il avait un vrai souci envers les élèves et l’ensemble du peuple, on n’allait pas se trouver avec 5 mois de grève qui ont complément paralysé l’année. Malheureusement, beaucoup de nos dirigeants ont leurs enfants à l’extérieur et c’est pour cette raison qu’ils n’auront pas dans leur cœur les préoccupations de l’école malienne, notamment celles des enseignants », a déclaré Traoré Baba, enseignant de son état.
Dao Adama, parent d’élève dira: « Je suis désolé pour notre pays, aucun pays ne pourra se développer s’il n’arrive pas à donner une bonne éducation à ses enfants. Moi, j’accuse d’abord le gouvernement qui à cause d’une mauvaise gouvernance n’a pas la confiance du peuple. J’accuse aussi les enseignants qui persistent sur leur grève, car l’année dernière, ils ont banalisé l’année scolaire de nos enfants pour zéro et ils veulent continuer sur le même chemin que Dieu préserve notre pays ».
En tout cas, il y a lieu de s’inquiéter quant au déroulement normal de l’année scolaire 2019-2020, car on se souvient encore que l’année scolaire 2018-2019 a été fortement perturbée par des grèves perlées, avant d’être sauvée à la dernière minute. Cette année c’est le même scénario qui se dessine.
Pauvre du Mali où chacun ne songe à ses propres et seuls intérêts.
Seydou K. KONE
Source: Le Pays