À ces enfants affectés par des drames nationaux, le président de la République a réaffirmé le soutien de la Nation. La République les prend sous son aile
Trois cents pupilles sous les ors de la République. Hier au palais de Koulouba, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a présidé une cérémonie en l’honneur de ces enfants qui ont perdu un parent, mort en défendant le Mali ou victime de catastrophes naturelles. Venus de cinq régions (Ségou, Mopti, Koulikoro, Sikasso et Gao) et des garnisons militaires de Kati et du District de Bamako, ils sont repartis du Palais présidentiel réconfortés et les bras chargés de cadeaux. En effet, le chef de l’État leur a remis un chèque géant de 180 millions de Fcfa et chacun d’entre eux a reçu une carte d’identification. À cette rencontre de grande émotion, ont pris part le Premier ministre Boubou Cissé, des membres du gouvernement, des autorités religieuses et coutumières.
Depuis des années, la République prend sous son aile tous les enfants qui en ont besoin. La qualité de pupille permet aux enfants qui la reçoivent de bénéficier d’une protection particulière. Faut-il le rappeler, il y a les pupilles de la Nation et ceux de l’État. Les premiers sont des enfants mineurs dont un des parents a été blessé ou tué lors d’une guerre, d’un conflit armé ou en rendant certains services publics. Font également partie de ce lot, les enfants ayant perdu leurs parents des suites de catastrophes naturelles reconnues par l’État. Et les seconds, ceux de l’État, sont les enfants mineurs abandonnés, de parents inconnus, de mère malade mentale sans substitut parental valable, de parents condamnés à de lourdes peines privatives de liberté et sans substitut valable.
Leur prise en charge s’améliore depuis la création, en 2018, de l’Office national des pupilles en République du Mali (Onapuma). La solidarité de la Nation à leur égard se traduit par une prise en charge gratuite dans les domaines de l’éducation et de la santé. Surtout, ils ont droit à une «protection sociale élargie», selon le ministre de la Santé et des Affaires sociales. Michel Hamala Sidibé précisera que plusieurs actions ont déjà été initiées à leur profit, dont des cours de soutien scolaire, une préparation au concours d’entrée au Prytanée militaire, des distributions de kits scolaires et d’hygiène.
ESSUYER LES LARMES- Des mains du chef de l’État, Mme Koné Odile Dakouo, directrice de l’Onapuma, a reçu le chèque géant. Ibrahim Boubacar Keïta a aussi remis la carte de pupille à deux d’entre eux : Moussa Dolo et Hawa Malamine Sangaré.
«Aujourd’hui est un grand jour pour nous, les enfants orphelins de guerre, parce que nous venons de recevoir la carte de pupille de la Nation. Je remercie le président de la République pour l’espoir qui vient de naître pour nous, à travers la création de l’Onapuma», a déclamé, d’une voix limpide, Hawa Malamine Sangaré.
La petite fille, aujourd’hui âgée de dix ans et élève en 6è année, a perdu son père alors qu’elle n’avait que trois ans. Pour le chef de l’État, il est de tradition dans ce pays d’essuyer les larmes de ceux qui ont perdu leurs parents. Ibrahim Boubacar Keïta a estimé que ces enfants préfigurent le Mali et l’humanité prochaine. «Ils sont la sève montante. Dès lors, pourquoi nous ne la soignerions nous pas au quotidien», a-t-il déclaré. Et de prévenir qu’il ne serait pas admissible si d’aventure le pays venait à manquer au devoir élémentaire d’éducation, de sollicitude et de soin à l’endroit de ces enfants. Surtout que leurs ascendants ont tant mérité de la patrie.
Le président de la République a rappelé aussi que dans aucune culture malienne, «l’orphelin n’est un paria». Au contraire, toutes nos cultures et toutes nos communautés préservent la part de l’orphelin, le protègent. Ainsi, a-t-il estimé qu’il était donc normal que la loi n° 058 du 27 décembre 2016 ait institué la qualité de pupille de la République et que la loi n° 011 du 12 février 2018 ait créé l’Onapuma.
Ibrahim Boubacar Keïta a rassuré que le sacrifice de nos soldats ne sera jamais oublié. Aussi, l’impératif de solidarité vis-à-vis de leurs familles et ayants droit sera assumé, malgré les contraintes objectives auxquelles l’État fait face. Il a exhorté l’ensemble des Maliens à prendre l’exacte mesure de la situation du pays et de se comporter comme « les citoyens d’un pays en guerre». «Une trêve sociale est nécessaire, elle participe de notre commune obligation de vouloir que le Mali gagne cette guerre injuste qui lui est imposée», dira-t-il…..Lire la suite sur lessor
Source: Essor