Faire un baptême en l’absence du bébé concerné, une médiation à sens unique, c’est ce quoi à quoi le président Ibrahim Boubacar Kéita a convié les convives d’une seule et unique voix pour célébrer la messe au goût théâtral d’une sauce présidentielle incongrue. La bienséance recommandait la présence de ceux sans lesquels la paix ne saurait être une réalité au plan politique et sécuritaire. En tout cas s’il s’agit d’un dialogue dit national et inclusif. Hélas!
Un soi-disant dialogue national inclusif a donc vécu. Avec un arrière-goût d’inachevé. Et ce sont les participants eux-mêmes qui le soulignent dans leurs recommandations : associer Iyad Aghaly et Amadou Kouffa ainsi que tous les absents à ce dialogue. Tout comme le médecin après la mort. Pour ainsi dire, après avoir puisé d’importantes sommes du Trésor public, le défi à relever reste intact : le Mali continuera à compter ses morts sous les balles des terroristes, l’accalmie reste précaire au sein de la classe politique sur les sujets d’ordre national qui n’ont pas fait l’objet de débat contradictoire et donc de résolution consensuelle.
En définitive, après l’accord pour la paix issu des pourparlers d’Alger, c’est le dialogue national inclusif qui s’enlisera des années durant face aux incertitudes qui jalonneront l’application de ses résolutions synonymes d’incantations machiavéliques. L’on ne pouvait attendre plus d’un pouvoir sans vision politique. Qui vivra verra.
Mamadou DABO
Source: Zénith Balé