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VERS UNE PROTECTION DES DROITS DES AIDES MÉNAGÈRES ET DOMESTIQUES DANS LA RÉGION DE SÉGOU

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L’ASSOCIATION DE DÉFENSE DES DROITS DES AIDES MÉNAGÈRES ET DOMESTIQUES TIRE SUR LA SONNETTE D’ALARME FACE À LA SITUATION PRÉOCCUPANTE DES FILLES MIGRANTES, AIDES MÉNAGÈRES ET DOMESTIQUES

La salle de conférence de la direction régionale de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille a abrité ce jeudi, 28 Novembre 2019 la journée d’informations sur les activités de l’ADDAD. La journée qui a mobilisé une centaine d’aides ménagères et grandes logeuses de Ségou a permis d’attirer l’attention des autorités administrative,  politique, sécuritaire et religieuse sur la situation préoccupante des aides ménagère et domestiques. Les différentes interventions, le sketch et les témoignages enregistrés ont permis aux  différentes autorités d’identifier leurs rôles et responsabilités dans la défense des droits des aides ménagères et domestiques.

L’ADDAD a été mise en place suite aux injustices incessantes envers la communauté des aides ménagères. Les jeunes filles longtemps marginalisées se sont mises ensemble pour promouvoir et défendre leurs droits bafoués par le non-respect des textes nationaux et internationaux en faveur de leur couche. Après le Mali en 2013, l’ADDAD a vu le jour au Burkina en 2013, au Togo en 2015, au Benin en 2016, en Côte d’Ivoire en 2017, en Guinée et au Sénégal en 2018. Ces sept pays de la sous-région mènent le même combat avec les mêmes objectifs.

C’est dans le cadre de la lutte contre le non-respect des textes en la matière que la journée d’informations de Ségou a été initiée. L’occasion était bonne pour dresser la situation préoccupante. L’emploi des jeunes filles et des femmes migrantes dans la capitale et certaines villes à l’intérieur du pays  a pris de l’ampleur dans ces derniers temps. Ce fait s’explique par le développement d’une classe moyenne et aisée. Ces jeunes filles et ces femmes quittent leurs villages vers les villes pour de multiples raisons : accaparements des terres, mauvaise gestion des ressources naturelles par les politiques, la recherche du bien-être, la recherche de trousseaux de mariage, le manque d’activités génératrices de revenus , l’absence et l’insuffisance des infrastructures scolaires dans le milieu rural, l’envie d’aller voir ailleurs, raisons culturelles, les conflits intercommunautaires et familiaux, les guerres etc. Cherchant à répondre aux besoins, elles se retrouvent face à pas mal de difficultés et d’injustice incessante. Elles sont appelées bonnes, 52, servantes ou bonus, voici des qualifications qui détruisent leur personnalité malgré qu’elles sont les piliers des familles employeuses. Malgré d’énormes efforts déployés par les organisations et associations pour la protection et la défense des droits humains, leur situation reste inquiétante. Ces filles et ces femmes continuent à travailler dans des conditions précaires, avec une rémunération très faible qui atteint difficilement la moitié du SMIG (salaire minimum garantie). Ces personnes à tout faire n’ont pas de travail fixe, pas de jour de repos hebdomadaire, encore moins un congé annuel. Tout cela au mépris des textes législatifs (code du travail) et les lois nationales et conventions internationales ayant reconnu le travail des aides ménagères et domestiques comme un travail à part entière. Les objectifs de la journée ont été expliqués par la Présidente, Sitan FOFANA dans son allocution d’ouverture. Il s’agit de permettre à l’antenne de Ségou d’avoir une visibilité et un ancrage auprès des autorités politiques et administratives, religieuses et coutumières ainsi que les organisations de la place en charge de la thématique de ladite activité. Il est attendu également de créer un espace de collaboration avec les structures œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfant, de la femme du travailleur en général et des aides ménagères en particulier ; inciter les autorités à s’impliquer dans la protection des aides ménagères de la ville de Ségou, rassurer les aides ménagères par l’engagement des autorités et de l’opinion publique à les protéger.

Les travaux se sont déroulés sous la présidence de la représentante de la direction régionale de la promotion de la femme. Les temps forts ont été entre autres, la présentation du sketch  et les témoignages. S’agissant du sketch, des messages sur les conditions de vie et de travail précaires des aides ménagères, les missions de l’ADDAD et les méthodes de protection. Quant aux témoignages, ils ont permis aux participants d’écouter les aides ménagères raconter leurs calvaires quotidiens.

   Oumar sanogo

Source : Ségou Tuyè

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