Des milliers de touristes pourraient se retrouver lundi pris au piège dans le sud-est de l’Australie où, à travers tout le territoire, les pompiers se préparent à faire face à un regain des incendies potentiellement catastrophiques en raison d’une nouvelle vague de chaleur.
Des centaines de feux de forêts brûlent actuellement à travers l’immense île-continent.
Plus de 30.000 personnes ont été invitées dimanche à évacuer la région touristique d’East Gippsland, dans l’Etat de Victoria (sud-est), les autorités redoutant que trois incendies de grande ampleur ne soient attisés par une très forte hausse des températures et des rafales de vent, ce qui pourrait entraîner la coupure de la circulation sur la dernière route principale encore ouverte.
Le commissaire en charge de la gestion des urgences dans cet Etat, Andrew Crisp, a affirmé que les habitants et les vacanciers se trouvant toujours dans cette région risquent d’être pris au piège. Selon lui, il est “trop tard pour partir” et ses services sont dans l’impossibilité de leur venir en aide.
L’Etat voisin de l’Australie-Mériodionale, plus à l’ouest, connaît des conditions météorologiques propices aux feux avec, dans certaines zones, des températures dépassant les 40 degrés et des orages accompagnés de vents violents.
Pour un responsable des pompiers de cet Etat, Brenton Eden, lundi sera une journée “très dangereuse”, la foudre ayant déjà déclenché des feux.
“Les vents soufflent par rafales et, malheureusement, le front des orages qui va se déplacer rapidement à travers l’Australie-Méridionale est sec” car ils sont accompagnés d’éclairs mais pas de précipitations, a-t-il expliqué à la chaîne nationale de télévision ABC.
Les conditions météorologiques devraient encore se détériorer au cours des deux prochains jours dans l’Etat le plus touché de Nouvelle-Galles du Sud (sud-est), où une centaine de feux étaient toujours actifs lundi matin, dont plus de 40 non maîtrisés.
L’Australie est habituée aux feux de forêts lors de l’été austral mais cette année, ils ont été particulièrement précoces et violents.
Depuis septembre, ils ont fait dix morts, détruit plus d’un millier de maisons et plus de trois millions d’hectares, soit une superficie plus grande que la Belgique.
Des chercheurs expliquent la gravité de ces incendies par une conjonction de facteurs, notamment des précipitations très faibles, des températures record et des vents forts. Beaucoup estiment que le réchauffement climatique contribue à favoriser ces conditions.
Le Premier ministre conservateur Scott Morrison a admis tardivement un lien entre ces incendies et le changement climatique mais s’est refusé à revenir sur sa politique favorable à l’industrie minière du charbon.
AFP