L’ex-président malien renversé en 2012 Amadou Toumani Touré, récemment rentré au Mali, s’est dit dimanche disposé à « s’investir » pour la paix et la sécurité dans ce pays meurtri depuis des années par les violences jihadistes et intercommunautaires.
Amadou Toumani Touré, dit « ATT », s’exprimait aux côtés du Premier ministre Boubou Cissé à l’occasion de la célébration du 100e anniversaire de la création de sa ville natale de Mopti, au coeur de la région centrale du pays où les attaques jihadistes et les conflits entre communautés ont fait des milliers de morts.
« Je m’investirai, je ferai tout ce qui est possible (en me basant) sur l’expérience que j’ai acquise, parce que je suis avant tout un soldat », a dit l’ex-président, âgé de 71 ans, accueilli par une foule d’habitants de Mopti enthousiastes, a constaté un correspondant de l’AFP.
« Pour la paix la sécurité, la cohésion sociale et le vivre ensemble, je ferai tout pour Mopti, mais je ne le ferai pas seul, nous le ferons ensembles », a-t-il ajouté, sans plus de détails sur la manière dont il comptait agir.
Mopti, point d’entrée du pays Dogon, l’une des régions les plus touristiques du pays avant la guerre déclenchée en 2012 par les jihadistes, « a connu ces dernières années une situation difficile liée à l’insécurité et aux conflits intercommunautaires », a souligné le maire de l’agglomération, Issa Kansaye.
« Votre personnalité est l’incarnation de la paix, la sécurité la cohésion sociale et le développement. La population de Mopti en particulier vous dit qu’elle a plus que jamais besoin de vous, qu’elle (vous confiera) la mission d’apaiser les tensions afin de permettre le retour définitif de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble entre les différentes communautés », a-t-il ajouté en s’adressant à l’ancien président.
Le Premier ministre a pour sa part promis la mise en oeuvre d’un programme d’un projet de construction d’infrastructures routières pour la région, quelques mois après des manifestations dans plusieurs ville du pays pour protester contre le mauvais état des routes.
Général à la retraite élu président en 2002, réélu en 2007, Amadou Toumani Touré avait été renversé le 22 mars 2012 par des militaires qui l’accusaient d’incompétence face à la rébellion dans le nord du pays. Il avait quitté le Mali pour le Sénégal voisin et Dakar, où il a mené depuis une existence discrète.
Certains de ses proches ont affirmé à son retour au Mali le 16 décembre qu’il ne fera plus de politique, tandis que d’autres ont assuré qu’il ne resterait pas les bras croisés face à la dégradation de la situation sécuritaire.
Source: AFP