Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a réitéré ses hommages aux soldats étrangers, particulièrement français, qui sont engagés dans la lutte contre le terrorisme dans le pays.
« Les Maliens gardent dans leur cœur, Damien Boiteux, le premier soldat français tombé sur le sol malien en janvier 2013 lors de la défense de Konna », a témoigné le chef de l’Etat dans son discours de Nouvel An dont une grande partie est consacrée au volet sécuritaire.
Il associe à cet hommage tous les autres soldats tchadiens, ou d’autres nationalités, qui paient un lourd tribut en menant la « grande guerre de libération » contre le terrorisme.
Faisant allusion aux critiques contre la présence de troupes françaises au Mali, le président rassure que « certains sentiments exprimés via les réseaux sociaux, certains articles de presse, ou par des voix connues, demeurent préoccupants car il est essentiel, voire vital, de ne pas se tromper d’ennemis ».
Il a également exprimé sa « profonde gratitude » à tous les partenaires du Mali pour « leur fraternelle coopération », surtout en 2019 qui a été une « année noire » suite aux massacres de Koulongo, Sobane Da, Ogossagou, Guiré, Dioura, Boullikessi, Indelimane, Tabankort, etc.
Le président malien a ainsi cité la CEDEAO, l’Union Africaine, la Misma, Serval, la Minusma, Barkhane, l’Union européenne, l’OCI, la coopération bilatérale, les humanitaires qui prennent « tous les jours des risques pour porter assistance aux populations ou pour ouvrir de nécessaires canaux de dialogues avec ceux que le seul dialogue permettra de récupérer ».
Un sentiment de gratitude du reste, partagé par la majorité des Maliens, qu’il ne faut confondre avec « une minorité d’activistes, de francs-tireurs ou de forces centrifuges qui cherchent à faire feu de tout bois, y compris le jeu des terroristes ».
Des manifestations sont organisées à Bamako et dans les autres grandes villes particulièrement pour soutenir les Forces armées maliennes (Fama) en proie à des attaques fréquentes dans le nord et dans le centre du pays.
Des protestations qui avaient poussé le président français, Emmanuel Macron, à convoquer les cinq chefs d’Etat du Sahel pour « clarifier » leur position sur la présence des soldats français dans la région et aussi sur la vérité sur ces « sentiments anti-français ».
Par ailleurs, le chef de l’Etat malien a salué la tenue du Dialogue national inclusif (DNI) qu’il qualifie de « bond qualitatif majeur ».
« Je n’ai (…) nul doute que par la qualité des débats, la représentativité des participants, la pertinence des résolutions et des recommandations, ces assises portent en filigrane les contours et le contenu du pays que nous voulons avoir, où nous voulons vivre, et où chacun est conscient de sa part de dette et de devoirs envers la nation », s’est-il-félicité.
MDS/Dng/APA