La sécurité nutritionnelle des Bamakois est aujourd’hui menacée. Et pour cause : l’attitude malhabile de la direction de l’Abattoir frigorifique de livrer de la viande qui suscite la critique dans notre pays. Certains n’hésitent pas à dire que cette viande est aujourd’hui impropre à la consommation car ils estiment que l’eau qui sert à laver l’aliment n’obéit pas aux conditions sanitaires espérées. L’outrecuidance a été poussée jusqu’au niveau du transport de la viande puisque c’est sur des motos que le produit de consommation est acheminé sur les marchés. A quand la fin de cette incurie ?
Selon nos informations, les eaux utilisées par cette structure pour laver les animaux abattus sont puisées directement à partir du fleuve. Ce qui pose le problème de santé publique. Cette situation a été décriée par les populations, mais le DG, selon nos sources, continue de faire la sourde oreille. Or, chacun sait combien les eaux du fleuve Djoliba sont insalubres avec les immondices, défécations, eaux usées des teinturières ou provenant des toilettes et usines. Autant dire que l’Abattoir de Bamako prépare les personnes saintes à la mort ? Car la viande qu’il produit et véhicule sur nos marchés atterrissent directement dans nos marmites. Alors bonjour les dégâts.
Les conditions d’hygiène de l’abattage, de traitement et de transport de viande ne sont pas respectées et souffrent de l’irresponsabilité de leurs auteurs. Nonobstant la visite du département de tutelle, courant 2018, la négligence reste de mise. Le bâtiment vétuste, datant de 1965, avec une capacité de 190 tonnes d’entreposage, a été refait. L’abattoir traite en moyenne 250 bovins, 800 ovins caprins. Le problème est que l’infirmerie n’a pas un droit de regard suffisant sur l’abattage des animaux qui ne sont pas en état d’embonpoint, alors que la station de pompage ne satisfait pas aux besoins demandés à telle enseigne que l’eau est pompée directement du fleuve Niger. Malgré l’arrivée de nouveaux équipements, l’abattoir broie du noir dans l’insanité, faute attribuable au premier responsable de l’institution à savoir le directeur national. L’Etat a consenti plus d’un milliard de FCFA pour l’équipement de ce centre. Nous avons mené des investigations, l’eau avec laquelle la viande abattue est lavée n’est pas propre. C’est une eau qui a des odeurs donc impure, toute chose qui est impropre à la consommation. D’ailleurs, certains consommateurs entendent saisir la justice pour ce faire. Abdoul Wahab Moulekafou, directeur de l’Abattoir, est interpellé, ce d’autant que sa gestion est laxiste et relève de la pure complaisance. Il semble aussi que les vendeurs récalcitrants qui osent dire la vérité à la direction sont privés du précieux sésame, ce qui les fait taire et décourage d’éventuels dénonciateurs. Voilà qui jette l’opprobre sur une structure pourtant honorable hein, mais qui opère dans l’irrégularité.
Issiaka Sidibé
Le Matinal