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Le « moment Chirac » de Macron s’invite à la une à Jérusalem

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« Emeutes dans la Vielle ville »? L’altercation verbale entre le président français Emmanuel Macron et un policier israélien dans la Vieille ville de Jérusalem s’est imposée jeudi à la une de médias en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Le président français a lancé en anglais mercredi à un policier israélien « I don’t like what you did in front of me » (« Je n’aime pas ce que vous avez fait devant moi »), devant la basilique Sainte-Anne, un domaine français, à Jérusalem.

L’incident rappelle le « Do you want me to go back to my plane? » (Voulez-vous que je remonte à bord de mon avion?) de l’ancien président français Jacques Chirac aux forces de sécurité israéliennes en 1996, là aussi dans le coeur de Jérusalem.

« Encore un incident avec un président français à Jérusalem », a aussitôt déclaré le présentateur à l’ouverture du JT sur la chaîne publique israélienne Kan, alors que les commentaires fusaient sur les réseaux sociaux en France et au Moyen-Orient.

Jeudi, le hashtag #Macron reste dans le top 3 en Israël sur Twitter et noircit des pages de nombre de quotidiens, dont Israel Hayom (Israël aujourd’hui), dans lequel l’ancien ambassadeur israélien à Paris, Avi Pazner, a dressé un parallèle entre les incidents Macron et Chirac.

« J’espère que l’incident Macron est moins sérieux, sans implication diplomatique, comme cela avait été pour la visite de Chirac, mais je ne peux écarter la possibilité que Macron aussi avait en tête l’opinion publique en France et dans le monde arabe », a-t-il commenté dans ce journal ancré à droite.

– Excuses? –

« Bien que Macron, contrairement à Chirac, s’est excusé auprès des gardes israéliens, une question demeure: est-ce qu’un incident dans la Vieille ville sera dorénavant partie intégrante du programme d’un président français en visite en Israël? », a-t-il ajouté.

Après l’incident, Emmanuel Macron a déclaré qu’il y avait eu « un moment d’énervement entre les équipes de sécurité » à son arrivée à la basilique Sainte-Anne.

« Il me revenait d’y mettre bon ordre (…). Il n’y avait pas de préméditation car je pensais que ça se passerait bien, c’est un peu le jeu et la parenthèse a été refermée », a-t-il ajouté affirmant avoir par la suite « salué deux membres de sécurité. « On s’est serré la main chaleureusement », a-t-il conclu.

Ultérieurement, le Shin Beth, les services de renseignement intérieur israélien, a soutenu que le président français s’était excusé, une démarche toutefois démenti par l’Elysée: « Il n’y a pas eu d’excuses du président », a-t-on indiqué.

Sur Twitter, un caricaturiste du journal Haaretz, plutôt à gauche, Amos Biderman, a dessiné un président français, cravate au vent, assénant un coup de poing à un policier israélien sur les remparts de Jérusalem.

La caricature est coiffée d’une légende en hébreu « Emeutes dans la Vieille ville ».

– Macron vs les « forces d’occupation » –

Si, en France, l’opposition a raillé Emmanuel Macron, l’extrême droite et l’extrême gauche jugeant la séquence « grotesque » ou « pathétique », voire soupçonnant une « mise en scène », les médias palestiniens ont plutôt apprécié l’instant.

« Le président français réprimande les forces d’occupation », écrit en une le quotidien al-Quds.

AFP/Archives / Ludovic Marin, JIM HOLLANDERUn combinaison de photos montrant les réactions des présidents français Emmanuel Macron et Jacques Chirac face à des forces de sécurité israéliennes, les 22 janvier 2020 et 22 octobre 1996 dans la Vieille ville de Jérusalem

Idem ou presque pour le journal Al-Ayyam, qui a coiffé son frontispice d’un Emmanuel Macron devant les forces de sécurité israéliennes et a publié une galerie de photos du dirigeant français dans la Vieille ville.

Les quotidiens arabes de Jérusalem-Est et de Cisjordanie n’ont pas analysé l’affaire, présentée en texte d’actualité, mais ont insisté sur la rencontre entre Emmanuel Macron et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, tard en soirée à Ramallah.

Le président Abbas y a souligné « l’importance du rôle français et européen pour sauver le processus politique », alors que les Etats-Unis doivent annoncer un plan de paix d’emblée rejeté par les Palestiniens qui jugent l’administration de Donald Trump trop favorable à Israël.

« Quelque processus de paix que ce soit n’est possible que si les parties en présence veulent bâtir la paix, alors la France aidera et dans le rôle qui doit être le sien et sera le sien », a affirmé Emmanuel Macron à Jérusalem.

La rencontre Macron-Abbas avait été retardée par la visite prolongée du chef d’Etat français dans la Vieille ville. En attendant, à Ramallah, des journalistes palestiniens visionnaient d’ailleurs les images de l’incident sur leur téléphone et leurs ordinateurs.

« Si j’ai dû patienter une heure trente pour ça, alors ça me va », a tweeté une journaliste palestinienne. Au final, la rencontre a toutefois été reportée de plus de cinq heures.

AFP

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