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Intrants agricoles : L’APCAM au cœur d’un nouveau scandale

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« Souley ne serait pas mieux que Demba » peut-on dire au regard des informations dont nous disposons. Les paysans exigent au successeur de Bakary Togola la vérité sur l’attribution des nouveaux marchés d’intrants agricoles. Le collectif des paysans producteurs de coton du Mali a écrit au président par intérim des Société coopératives des producteurs de coton une lettre le 23 décembre 2019 pour exprimer leur surprise. 

C’est sur la base des informations recueillies auprès de leurs délégués aux travaux de passation des marchés d’intrants coton pour la campagne 2019-2020. A l’ouverture des plis le fournisseur Afrique Auto a proposé 192 500 FCFA la tonne d’urée, à la surprise desdits paysans, la tonne a été donné au même fournisseur à 287 500 FCFA, soit une différence de 95 000 FCA par tonne. Par qui ?

Au total, le besoin en urée s’élevait à 105 000 tonnes.

Il y a quelques temps, les observateurs ont vanté la fin d’un magnat suite à son arrestation et l’organisation d’une session extraordinaire. Au sortir de cette session, Bakary remplacé par son 2ème  vice-président Mohamed Ag Mohamed EL MOCTAR de Tombouctou au poste de président par intérim à la tête de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), en lieu et place du 1er vice-président Soloba Mady KEITA qui réfléchit sur son sort auprès de son Président au lycée de Bamako coura.  Bakary Togola devait terminer son deuxième mandat en 2020 prochain cependant, il a été écroué depuis 13 septembre pour détournement de fonds. Cet homme d’origine paysanne, devenu incontournable dans le secteur du coton malien, est accusé d’être au centre d’un système de corruption dont les ramifications pourraient s’étendre au monde politique.

Depuis que Bakary Togola a été placé sous mandat de dépôt à la maison centrale d’arrêt de Bamako, le 13 septembre dernier, pas un jour ne passe sans que l’affaire dite des « ristournes de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton » ne fasse les choux gras de la presse malienne. Et pour cause. Celui qui, à 59 ans, est à la fois président de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture du Mali (APCAM) et de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC), est accusé d’avoir détourné un peu plus de 9,4 milliards de francs CFA.

Au-delà de l’importance de la somme, c’est surtout le profil de Bakary Togola qui focalise l’attention. Leader paysan, il est aussi un personnage incontournable dans le très stratégique secteur cotonnier. Il a également su tisser de puissants réseaux dans la sphère politique, jusqu’au cœur du pouvoir, et ce, depuis l’époque de l’ancien président Amadou Toumani Touré.

Parti de Niamala, son village natal dans la commune rurale de Koumantou, cercle de Bougouni, région de Sikasso, Bakary Togola aura réussi à se forger un destin (450 hectares de riz ; 350 hectares de maïs ; 100 hectares de coton ; 100 hectares de mil ; 100 hectares de sorgho et 50 hectares de fonio, soit un total de 1150 hectares cultivés) qui, finalement, lui a été fatal. En plus des malversations financières, Bakary Togola a tout le temps été soupçonné de spoliations foncières par d’autres paysans notamment dans la commune de Koumantou. S’il a pu résister à tous les litiges fonciers, les malversations financières semblent avoir eu raison de lui, à cause du procureur du Pôle économique et financier, Mamoudou Kassogué. C’est finalement le 13 septembre 2019 que Bakary Togola a été placé en détention provisoire à la Maison centrale d’arrêt de Bamako (MCA) dans l’affaire de détournement de ristournes destinées aux paysans dont le montant se chiffre à 9 milliards 462 millions 152 mille 71 francs CFA.

La lutte contre l’enrichissement illicite est nécessaire au Mali. Elle est même vitale.

Mahamadou YATTARA

Inf@matin

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