En Chine, le coronavirus a déjà fait 80 morts et plus de 2 744 cas y sont confirmés, selon un dernier bilan. Le virus, pour l’instant, n’a pas touché le continent africain, mais dans plusieurs pays des mesures ont été prises. Reportage à l’hôpital Fann de Dakar ; à Maurice, où les passagers en provenance de Wuhan sont placés en quarantaine ; et à l’aéroport d’Abidjan, où un cas suspect a été détecté.
À Maurice, tous les passagers en provenance de Wuhan, cette ville du centre de la Chine où le nouveau coronavirus est apparu, sont placés en quarantaine. Ils sont huit visiteurs à être confinés dans un hôpital spécial du sud de l’île. D’autres sont suivis dans leurs hôtels par des médecins. Les services sanitaires de l’île ont enclenché le protocole de surveillance, rapporte notre correspondant à Port-Louis, Abdoollah Earally.
« Symptômes ou pas, toute personne venant de Wuhan sera placée en quarantaine ». Le ministre de la Santé l’a annoncé vendredi, pour dire que les autorités sanitaires mauriciennes ont désormais rehaussé le niveau de vigilance. Le protocole d’usage, en cas de pandémie, a été enclenché avec l’apparition du coronavirus en Chine. Toutes les ressources disponibles sont mobilisées pour surveiller la moindre apparition suspecte du virus dans l’île.
Maurice reçoit en moyenne 4 000 visiteurs chinois par mois. Depuis vendredi, huit ressortissants chinois, tous originaires du Wuhan sont en isolement dans un hôpital peu fréquenté.
Des échantillons sanguins ont été expédiés en Allemagne et, en attendant les résultats, des médecins surveillent les moindres symptômes. En même temps, une troupe chinoise invitée aux festivités du Nouvel An chinois à Maurice est suivi par un médecin.
À l’aéroport et dans le port, les arrivants sont soumis à des tests pour vérifier leur température et leur état de fatigue. Le ministère de la Santé confirme qu’en ce moment, aucune personne ne souffre de cette la maladie dans le pays.
Côte d’Ivoire: une étudiante suspecte
À l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny, les contrôles sanitaires sont renforcés aux arrivées des vols internationaux, rapporte notre correspondant à Abidjan, Sidy Yansané. Du personnel en blouse blanche, portant des gants et la bouche couverte d’un masque, est présent.
Mamadou Sidibé est le chef du point de contrôle de l’Institut national de l’hygiène publique. « Ici, la température des passages est relevée systématiquement avec deux caméras thermiques, explique-t-il. S’il y a un ou des individus qui sont en état de fièvre, la caméra émet un cri strident. »
Si un cas est suspecté à l’aéroport, le patient est transporté à l’aérogare voisine, convertie en cellule pandémique depuis l’épidémie de fièvre Ebola en 2014.
C’est le cas d’une Ivoirienne de 34 ans, étudiante à Pékin, et qui a présenté des symptômes grippaux lors de son arrivée à Abidjan samedi dans la nuit : « Elle était dans un état grippal mais pas fiévreux, parce que sa température ne dépassait pas les 38 degrés. On n’a pas voulu prendre de risque avec elle et elle a été transportée dans une ambulance médicalisée du Samu ».
Si les résultats de ses analyses sont positifs, la patiente sera transportée au service des maladies infectieuses de Treichville. C’est le seul cas suspect détecté pour le moment. Mais la Côte d’Ivoire, véritable hub aérien de la sous-région, ne veut prendre aucun risque.