La situation économique en RDC est au cœur des tensions au sein de la coalition au pouvoir. Un an après l’investiture de Felix Tshisekedi, les représentants des institutions de l’État multiplient les déclarations s’accusant les uns et les autres d’être responsables des difficultés que connaissent les Congolais: hausse des prix de biens de première nécessité, un taux de change avec le dollar qui est passé de 1 600 à 1 750 en moins d’un an et des retards de paiement qui s’accumulent un peu partout. Le ministre des Finances explique ce lundi matin sur RFI que le gouvernement congolais a dû mettre en place des mesures d’austérité pour renouer avec le Fonds monétaire international (FMI).
Avec nos correspondants à Kinshasa, Sonia Rolley et Pascal Mulegwa
Quand dans beaucoup d’institutions, y compris à la présidence, on se plaint de retards de paiement, le ministre des Finances assure que toutes les dépenses dites « contraignantes » ont été décaissées : les salaires, les budgets de fonction, même s’il admet pour ces derniers parfois un peu de retard. En revanche, ce serait le secteur privé qui aurait pâti du tour de vis. L’État congolais depuis trois mois a suspendu, selon lui, une partie des paiements à ces fournisseurs. Cela explique sans doute l’arrêt de certains chantiers à Kinshasa comme en province.
Kinshasa croule sous le poids de l’inflation
Dans la capitale Kinshasa, c’est le casse-tête des habitants; il s’observe en effet une hausse des prix des biens, un an après l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir. Dans sa réplique au chef de l’État congolais en froid avec la majorité pro-Kabila, la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda, a fait mention de la hausse du taux de change, qui se rabat sur les prix
Sucre, poulet, riz et haricots, les prix de ces produits alimentaires de première nécessité dans les ménages kinois ont grimpé sur le marché. Et pour beaucoup, la vie quotidienne est devenue un exercice de survie.
Le prix d’une mesurette de haricots est passé de 1 500 à 2 700 Francs. Celui du sucre a augmenté de 50%. Un sac de riz revient en moyenne désormais à 34 000 FC alors qu’il se négociait à 32 000FC, il y a deux mois.
Le gouvernement pointe la hausse du taux de change avec le dollar comme l’une des raisons de cette inflation dans un pays qui importe tout ou presque. Le dollar américain qui s’échangeait contre 1 600 francs congolais, vaut jusqu’à 1 750 Francs aujourd’hui.
Le gouvernement estime aussi que les acteurs économiques ont « anticipé » la dégradation du climat économique en augmentant les prix.
RFI