Le Rassemblement pour le Mali (RPM), a tenu sa conférence de cadres extraordinaires, les 20 et 21 janvier, à l’Hôtel Maeva Palace de Bamako. A l’ordre du jour, les échéances législatives à l’issue desquelles le parti au pouvoir veut, d’une part devenir la majorité parlementaire et d’autre part reconstituer l’épine dorsale de la majorité présidentielle.
Sous l’égide du Président, BokariTréta, l’événement a mobilisé plusieurs caciques du parti du Tisserand. Les secrétaires généraux des sections, des élus régionaux et communaux, les présidents des mouvements de femmes et jeunes ainsi que des militants et sympathisants se sont fortement mobilisés pour prendre part à ce rendez-vous si important. Et pour cause, elle est consécutive à la crise née des conférences électives des législatives avortées de décembre 2018 avec des défections. S’y ajoutent les coups durs des dissidents et des querelles intestines de positionnement ayant affaibli la cohésion du parti.
L’occasion était bonne pour tenter d’enterrer la hache de guerre et faire face à l’essentiel qui se résume à l’obtention d’une large majorité aux sortir des urnes, le mois de mai prochain.
Un ambitieux objectif qui n’est pas au-dessus des moyens du RPM, à en croire son président. Il suffit, explique-t-il, que la cohésion et l’esprit collectif reviennent. Et de galvaniser sa troupe en l’exhortant à faire table rase des clivages. « Mettons à plat tous les problèmes, mettons-nous debout comme un seul homme et allons à cette importante échéance », a-t-il déclaré pour la circonstance.
Le RPM, aux yeux de son secrétaire chargé des questions électorales, Kaba Diarra, a tous les atouts pour relever le défi de la victoire. En effet, dit-il, le parti est implanté dans les 703 communes du pays et demeure «la première force parlementaire, avec 56 députés en 2020, première force municipale avec 2582 conseillers élus dans 644 communes ». Ce qui en fait du parti au pouvoir le moteur de la majorité présidentiel, a laissé entendre BocariTréta. Il a également attiré l’attention du BPN sur des contraintes qu’il faut intégrer dans la démarche pour baliser le terrain, notamment le manque d’emploi pour les jeunes, de promotion des cadres et d’utilisation des opérateurs économiques au bénéfice du parti.
La conquête de la majorité parlementaire est tout aussi tributaire de conférences d’investiture crédibles, transparentes et concrètes. Le tisserand demandera pour a faire de mettre sur la table toutes les éventualités d’alliance, même avec les partis de l’opposition. Toutes choses ayant poussé la présidente des femmes, Diawara Lady Touré, au nom des femmes tisserands, à réclamer l’application effective de la loi 052 dans toute sa rigueur. Le président des jeunes, Moussa Timbiné, invitera pour sa part le BPN à penser aux jeunes dans la mesure où les femmes sont déjà protégées par les textes. L’objectif est, dit-il, de permettre aux jeunes de se reconnaître sur les listes.
Le président du groupe parlementaire RPM, SoryKouriba, après avoir rappelé aux militants que le RPM compte dans ses rangs 77 députés avant les législatives reportées de 2018, les a invités à tirer toutes leçons de cette mésaventure qui a occasionné la démission de 25 députés du RPM.
Des démissions que le secrétaire général du parti expliquera par la frustration et les égos. Concernant les investitures annoncées, Me BaberGano a précisé que le RPM n’est pas resté hermétique encore moins intangible. « Pour les éventualités d’alliance, il reste ouvert à toutes forces politiques, associations et autorités religieuses qui se soumettent à l’exécution des résolutions du DNI », a-t-il indiqué.
La rencontre a été sanctionnée par une série de recommandations, résolutions et propositions parmi lesquelles on retient l’invitation des militants à tirer les leçons des primaires de 2018, l’autonomie des sections par rapport aux alliances sous les éclairages du BPN, le renforcement de la cohésion au sein du parti, la conclusion d’alliances porteuses dans l’intérêt du parti, l’organisation des conférences d’investiture dans le respect des textes et procédures du parti et le renouvellement des instances de base du parti.
Amidou Kéita
Le Témoin