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MountagaTall lors de la présentation de vœux à la presse : « Le Dialogue national inclusif n’a abouti qu’à de truismes »

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Fidèle à sa tradition, le Congrès national d’initiative démocratique (CNID – Faso Yiriwa Ton) a procédé, pour la 21e année consécutive, à la présentation de ses vœux de nouvel an à la presse. C’était à la faveur d’une conférence, le mercredi 22 janvier, à la Maison de la presse.

Le président du parti, Me MountagaTall, avant de se prêter aux questions des journalistes, a clamé comme d’habitude son attachement à la liberté des médias et défendu la dépénalisation des délits de presse. Et de mentionner le résultat du classement 2019 de « Reporters Sans Frontières » selon lequel le Mali a occupé le 112e rang sur 180 pays classés, contre 115 en 2018, en matière de liberté de la presse. Une nette amélioration qui, aux yeux de Me Tall, ne doit pas cacher les contrastes auxquels restent confrontés les organes médiatiques écrits et audiovisuels dépourvus d’indépendance économique.

Me Tall s’est ensuite exprimé sur la situation politique du pays, en relevant que le Mali est victime du comportement de ses dirigeants et des aventuriers politiques. «Les trahisons, les retournements spectaculaires de veste, la mauvaise gestion et les détournements de deniers publics, les invectives et les coups bas, les fraudes électorales et les discours irresponsables et excessifs et l’implication dans des scandales financiers ont, entre autres, altéré l’image de l’homme politique en lui jetant le discrédit », s’est-il indigné.

Comme responsables de ce qu’il qualifie de naufrage collectif, il a pointé du doigt les acteurs de la Société civile. « Se sentant plus à l’aise dans les antichambres des palais et ministères, ils se sont eux aussi rendus complices de nombreux errements », a-t-il martelé.

Parlant de la situation sécuritaire du Mali, il dira qu’elle est inquiétante en raison de l’absence des services de l’Etat dans la plupart des localités du nord et du centre, des violences sur fond de tensions communautaires et des attaques meurtrières contre les forces de défense et de sécurité, ainsi que des civils. Et pour arriver à bout des terroristes, il a invité le peuple malien à s’investir afin d’empêcher les gouvernants de détourner les fonds alloués à la défense et la sécurité.

L’ex ministre de la Communication s’est, par ailleurs, exprimé sur la situation scolaire et le report du procès des détenus cités dans l’affaire dite des bérets rouges. « Le respect de l’Etat de droit est une obligation impérative en démocratie. A défaut de pouvoir les  juger, poursuit-il, toutes les personnes incarcérées doivent être immédiatement libérées et des décisions définitives prises pour toutes celles qui sont poursuivies qui ne peuvent ni ne doivent demeurer plus longtemps dans une situation judiciaire incertaine qui frise la prise d’otages », a-t-il fulminé. S’agissant de la crise scolaire, il dira que l’Etat de droit, c’est aussi le respect des libertés syndicales et la capacité de l’Etat à négocier. Il qualifiera d’inacceptables les récentes déclarations du gouvernement sur la crise de l’école malienne.

L’orateur du jour n’a pas manqué de se prononcer sur ce qu’il appelle sa conviction. « Nul ne peut aimer son pays et le laisser dans l’état où se trouve le Mali aujourd’hui. C’est donc une responsabilité partagée de toutes les maliennes et maliens, chacun à la place qui est la sienne, de donner un coup d’arrêt au naufrage collectif en cours», a-t-il fait savoir.

Pour lui, le Dialogue national inclusif a abouti à de truismes résolutions qui ne mériteraient pas d’être énoncées. L’interlocuteur du jour ajoutera que ceux qui savaient la vérité l’ont cachée aux participants de bonne foi peu initiés à la gestion des affaires publiques. Pour lui, l’organisation du référendum constitutionnel et du DNI n’a donné aucune indication sur les textes à réviser. En ce qui concerne la révision de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le DNI, aux yeux de Me Tall, aurait fait œuvre utile en indiquant les points à relire et à obtenir le consentement des mouvements signataires présents. « Au-delà d’une couteuse communication en temps et en moyens financiers, le DNI n’a abouti à aucune avancée significative », a-t-il conclu.

Amidou Kéita

Le Témoin

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