Depuis plusieurs semaines, les civils sont visés par des attaques terroristes en recrudescence. Les bilans sont parfois lourds. Les forces de sécurité également subissent des attaques. Au sein de la population, c’est l’indignation et la colère.
À la retraite, Abdouramane Compaoré se dit très affecté par les attaques récurrentes contre les populations civiles, sans défense. « On ne peut pas tuer les populations comme ça. C’est trop triste. On est découragé. »
Les forces de défense et de sécurité sont sur plusieurs lignes de front. Régions du Sahel, du centre-nord, de l’est, du nord, et de la boucle du Mouhoun. Certains habitants de la capitale encouragent cette option militaire contre les groupes armés terroristes. « On propose que l’État mise beaucoup plus sur l’armée, on ne peut pas négocier avec un terroriste. Il faut que l’on trouve des solutions pour les nettoyer, on ne peut pas négocier avec eux. »
L’option militaire doit s’accompagner d’un volet développement. Pour un résultat durable, il faut offrir d’autres possibilités aux jeunes des régions à risque, propose Ando Ilboudo. « Il faut continuer avec la riposte tout en tenant compte des problèmes sociaux dans la région. Il faut qu’il y ait des routes, des hôpitaux, du travail. Créer des débouchés pour la jeunesse. Cela doit se faire en même temps », estime-t-il.
Pour Mariam Tapsoba, restauratrice à Ouagadougou, il faut prendre langue avec les groupes armés. Elle souligne que la négociation pourrait être une voie à explorer. « On peut essayer de négocier avec eux pour savoir ce qu’ils veulent. On peut trouver un terrain d’entente. Nous sommes des innocents, nous sommes au courant de rien, mais c’est nous qui mourrons. »
Pour toutes ces personnes rencontrées, quelle que soit l’option choisie par les autorités, le Burkina Faso ne devra aucunement céder une partie de son territoire.
RFI