En Algérie, après 50 semaines d’action, le mouvement Hirak est toujours dans la rue. Plus d’un mois et demi après la présidentielle et l’arrivée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune, les revendications restent les mêmes.
Plus de cent vingt personnes, arrêtées en lien avec le mouvement de contestation, sont actuellement en détention en Algérie, selon le décompte du Comité national pour la libération des détenus.
Au début du mois, trois semaines après la présidentielle, soixante-seize personnes ont bien été remises en liberté provisoire, en une seule journée. Mais plusieurs figures du mouvement, dont l’opposant Karim Tabbou, ou le président du Rassemblement Action jeunesse, Abdelwahab Fersaoui, sont toujours incarcérées.
Et depuis l’élection, des dizaines de manifestants pacifiques ont été interpellés, même si la plupart sont relâchés le jour même, affirme Human Rights Watch. Pour Ahmed Benchemsi, porte-parole de l’Organisation, c’est un bras de fer qui continue entre le pouvoir et les manifestants. « Probablement parce que les autorités n’acceptent pas que les Algériens continuent à sortir dans la rue, malgré le fait que des élections se soient tenues. Il se trouve que les gens ne sont pas rentrés chez eux, que les manifestations ont continué chaque semaine et même deux fois par semaine et le pouvoir cherche probablement à envoyer un message de fermeté pour dire : “nous n’acceptons pas que les manifestants continuent”. Évidemment en violation totale du droit des Algériens à s’exprimer librement. »
Les poursuites ne sont pas non plus abandonnées. Certains des manifestants sont accusés d’attroupement non armé ou d’atteinte à l’intégrité du territoire. Comme Samir Benlarbi, figure du Hirak, qui était devant la justice lundi, à Alger. Le procureur a requis trois ans de prison ferme. Le verdict est attendu en début de semaine prochaine