Kaïs Saied était très attendu, jeudi 30 janvier, pour sa première grande intervention médiatique depuis son arrivée à la présidence. Un entretien face à deux journalistes qui lui a permis d’évoquer les grandes thématiques qui animent le pays.
Kaïs Saied est revenu sur la situation politique du pays, qui attend toujours un gouvernement issu des élections législatives d’octobre. En cas d’échec du chef de gouvernement désigné à recueillir en février la confiance du Parlement, il aura la possibilité de dissoudre l’Assemblée, mais il veut mettre les députés face à leurs responsabilités : « Je vais le soumettre au Parlement, c’est lui qui est habilité à l’accepter ou à le refuser. Au cas où le Parlement refuse, c’est lui, ce sont les partis qui vont en assumer la responsabilité », a-t-il déclaré.
Il s’est dit ensuite impatient de travailler à redresser l’économie : « La question économique et sociale est la plus importante. Malheureusement je n’ai pas pu proposer un projet de loi dans les circonstances actuelles », a regretté Kaïs Saied.
Dossier libyen
Au sujet du processus de justice transitionnelle qui traite des cas de violations des droits de l’homme sous les régimes avant 2011, le nouveau président a déclaré légitime que l’État présente ses excuses aux victimes de la dictature. Et il s’est dit prêt à le faire au moment le plus approprié.
Concertant la Libye, Kaïs Saied affirme avoir reçu cette semaine des courriers de tribus libyennes pour l’aider à trouver une solution. Enfin, cent jours après son élection, le président a fait savoir qu’il n’était toujours pas disposé à habiter au palais présidentiel de Carthage et quitter le quartier populaire où il réside.
RFI