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Jeamill Bittar sur la crise malienne : «Il faut toujours privilégier le dialogue»

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L’état de santé de son parti et sa vision sur la situation sociopolitique et sécuritaire de notre pays ont été les sujets abordés par le président du Parti Mouvement Citoyen pour l’Alternance et Travail(MC-ATT), membre du Pôle Politique du Consensus, Monsieur Jeamill Bittar, dans son bureau à Magnambougou. C’était le lundi 26 janvier dernier. Pour lui, la cohésion est indispensable, l’information est capitale et doit traiter avec diligence.

La Priorité : Parlez- nous de la santé de votre parti ?

 Bittar : Le parti Mouvement Citoyen pour l’alternance, le travail et la transparence, membres du pôle politique du consensus se portent relativement très bien, compte tenu du climat politique qui sévit  aujourd’hui.

Nous sommes représentés pratiquement sur toute l’étendue du territoire nationale.

Compte tenu de la jeunesse de notre parti,  qui doit fêter ses trois ans d’existence, nous n’avons pas eu à faire encore face à des élections proprement dites.

Les élections législatives étant annoncées, nous sommes en train d’affûter nos armes pouvoir avoir au niveau de l’hémicycle des députés, voilà un peu la santé de notre parti.

 Qu’en pensez-vous de la situation socio-politique et sécuritaire de notre pays ?

C’est un peu mitigé aujourd’hui  comme on le sait, chaque jour à ses morts. Cette guerre nous est imposée,  j’avoue personnellement, malgré toutes les bonnes volontés qui sont en train de se mettre en place. C’est difficile, mais nous la vivons, les autorités l’ont dit, le pays est en guerre, ce n’est pas facile, ce n’est pas une guerre conventionnelle, l’ennemi n’est pas visible. Les attaques fussent d’un peu partout, il serait indispensable pour nous soyons plus que jamais dans une cohésion.

L’information en la matière est capitale, il faudrait qu’au niveau de nos services de renseignement, que les informations puissent être traitées avec diligence, afin qu’on évite la surprise dans les différents camps. Nous avions constaté depuis un certain moment que les cibles privilégiées aujourd’hui sont les camps militaires de la gendarmerie. Je m’incline devant la mémoire de tous les disparus civils et militaires, mais surtout  je voudrais m’incliner devant la mémoire des victimes du Cercle de Niono (Sogolon). C’est regrettable, mais qu’à cela ne tienne, nous osons espérer des réponses appropriées seront donner pour ce forfaiture.

Êtes-vous d’avis par rapport à une éventuelle convention avec les chefs rebelles, comme le stipulent certaines recommandations du dialogue national inclusif ?

Tout le temps, il faut toujours privilégier le dialogue. Je ne parlerais pas juste de Kounfa ou de Iyad Ag Ghaly, je parlerai de tous ceux qui ont pris des armes. Nous l’avons fait avec d’autres. J’estime aujourd’hui que malgré la terreur qui a été instaurée, malgré les crimes odieux commis, tous ces gens, nous devons le faire avec tous les autres, afin que nous puissions retrouver la quiétude et la stabilité.

C’est en dialoguant qu’on peut trouver des solutions. Les différentes guerres mondiales nous ont montré qu’en soit des discussions à ce niveau, je parlerai de guerre d’Hitler, de Staline etc.

Le dialogue est un moyen humain qui peut nous permettre d’apaiser la situation,  et de convaincre ceux qui sont manipulés de quelques parts à venir à la raison.

Vous avez participé au dialogue national inclusif. Êtes-vous optimistes quant à l’application des résolutions?

Dans la vie, je suis quelqu’un de  très optimiste. Nous avions participé à ce dialogue, nous avions étés acteurs et partie prenante, les résolutions, nous en faisons nôtre.  Nous allons tout mettre en œuvre pour que ses résolutions puissent aboutir avec un chronogramme réalisable.

Il faut donner du temps au temps sur certaines résolutions. J’ose espérer et je le crois vivement que si nous voulons ces résolutions, nous pourrons les mettre en application. Mais au-delà de cela, si le peuple Malien ne voulait pas, nous n’arriverons jamais à les mettre en œuvre quelques soit la volonté politique, quelques soit l’engagement du chef de l’État.

Dans les élections législatives à venir, M. Bittar est-il candidat ?

Personnellement, je ne suis pas candidat. C’est une décision unilatérale que j’ai prise, mais en tant que formation politique, le parti aura ses candidats et ces candidats font partie du pôle politique  du consensus. nous allons mettre nos synergies ensemble pour que le regroupement puisse avoir au niveau de l’Assemblée Nationale notre groupe parlementaire.

 Qu’en pensez-vous du changement générationnel tant souhaité par la jeunesse malienne ?

 Chaque chose à son temps. On le dit souvent : « si vieillesse pouvait et jeunesse savait ». je pense que l’un dans l’autre, il y’a une transition qui devrait se mettre en place et ce passage de témoigne ne doit pas se faire brusquement parce qu’au risque de freiner encore la continuité de l’Etat. Telle est mon opinion là-dessus.

Nous avions eu la chance de côtoyer ceux qui ont vu. Compte tenu de beaucoup de circonstances et beaucoup de faits, nous sommes des jeunes-vieux dans la politique, ça veut dire ce que ça veut dire. (mdr) Étant dans ma Cinquantaine aujourd’hui, je pense que nous avions acquis certains nombres d’expériences et de maturité.

C’est vrai que la jeunesse d’aujourd’hui est en train de clamer haut et fort. Les régimes successives, et notamment le régime d’IBK, ont donné la chance  à beaucoup de jeunes de pouvoir émerger à des hautes fonctions  comme le poste du premier ministre. Les différents premiers ministres, que ce soit Tatam Ly, Moussa Mara et l’actuellement premier ministre Dr Boubou CISSE, tous sont des jeunes. La jeunesse n’est pas orpheline par rapport à ça et quand on regarde aussi l’ossature du gouvernement, nous nous rendons compte que plein de jeunes sont au cœur du dispositif.  Dire qu’aujourd’hui la jeunesse peut se plaindre à ce niveau, je pense que loin s’en faut.

Je m’inscris en faux parce que les jeunes n’ont pas certainement une bonne analyse de la situation, peut-être que les jeunes qui aspirent à cela ne sont ont pas encore nommés.

Quel appel pressant avez-vous à lancer à l’endroit de la population malienne afin qu’un dénouement heureux soit trouvé à cette crise qui n’a que trop duré ?

C’est dans le dialogue et dans la concertation. Les problèmes du Mali sont surtout politiques, il faudrait que la classe politique aujourd’hui se donne la main pour une solution durable. Ce n’est pas dans les contradictions perpétuelles que nous arriverons à engranger des victoires à ce niveau.

Un autre aspect est qu’aujourd’hui, au niveau de chaque village, ils soient mis en place un dispositif de renseignement. Cela  peut se faire dans la discrétion et que dans chaque village il y ait un contact qui puisse faire remonter les informations en temps réel au niveau de la hiérarchie. Il peut être un civil ou militaire, etc.

Mais il faudrait que les mouvements de ces différents groupes armés non identifiés puissent être repérés à temps afin que d’autres surprises ne puissent surgir, comme cela a été le cas la semaine passée. Cela aura un effet certain par rapport au dispositif ; c’est très important.

Au niveau de la méditation aussi, il faudrait que nos responsables comprennent aujourd’hui qu’il faudrait une grande sensibilisation et elle ne veut pas justement de dire que nous soutenons les Fama. Il faudrait que quelques part, la population comprenne que tout corps où individu étranger qui viendrait dans la localité puisse être signalé à temps, et que dans tout le village ce dispositif puisse être mis en place. A défaut, tout village qui ne répondra pas de façon prompt  avec discernement et diligence à la question se serait porté volontiers complice de ces groupes qui nous terrorisent et qui nous tuent à longueur de journée, nos militaires et civiles. Il faut que ces informations puissent être reliées au niveau des différents médias afin de permettre de faire dissiper la peur de notre camp au détriment des djihadistes.

Propos recueillis par Abdoulaye L Traoré Desailly

Source : LA PRIORITE

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