Au Mali plus précisément à Bamako et dans certaines capitales régionales beaucoup de nos traditions ancestrales sont en voie de disparition. Aujourd’hui on voit des jeunes filles célibataires jouées des rôles qui, à l’époque étaient destinés aux femmes mariées ou à des vielles dames. Ces responsabilités qui les permettent de participer à certains rituels lors des cérémonies de mariage ne sont pas sans conséquence sur elles.
Selon Adama Diabaté, griot, beaucoup de choses ont changé dans les rituels du mariage. Dans le temps, les questions de marraine n’existaient pas : « on désignait l’une des tantes de la mariée, qu’on appelait ‘’Tonkôrômuso’’ pour l’accompagner qui était différentes de la vieille dame appelée en Bamanankan ‘’Magnambaga’’ qui l’assistait pendant la semaine de la chambre nuptiale. Chacune d’elle avait un rôle à jouer ».
A l’en croire, cette tante en tant que membre de sa famille qu’on appelle aujourd’hui marraine ou ‘’Demba’’ amenait la nouvelle mariée pour saluer ses beaux-parents et mangeait avec elle.
A ses dires, les jeunes filles célibataires n’avaient aucune responsabilité dans le déroulé de la célébration du mariage. Mais en ce moment on les voit jouer à moitié le rôle destiné aux vieilles dames.
« Tant que la femme n’était pas mariée, on ne lui attribuait pas une certaine responsabilité des rituels du mariage. Nous sommes entrain de bafouer nos valeurs ancestrales et cela n’est pas sans conséquences » a-t-il signalé.
Quant à la chroniqueuse de la radio ‘’Chaine 2’’ Oumou Diarra dite Djèma, elle dira qu’il n’y a pas de mal à ce que ces jeunes filles célibataires soient désignées pour être des sœurs du mariage « Balima muso kuntigi ya ». Cependant, elles ne doivent pas effectuer les règles rituelles traditionnelles qui sont entre autres: « ne pas assoir la mariée sur l’escargot ou sur le mortier pour le lavage de sa tête et de ses pieds. Ne pas la faire sortir quand elle est sur le point de partir dans sa belle-famille. Ne pas faire son lit nuptial, ni la faire entrer dans sa chambre nuptiale». Quand une fille célibataire s’entête à faire ces rituels, cela n’a aucune conséquence sur les mariés mais peut causer des dommages à elle. De ces dommages, ‘’Dièma’’ a évoqué un blocage de chance pour elle de se voir marier tôt. « elle risque de faire beaucoup d’années chez ses parents », a souligné l’animatrice conseillère conjugale.
En dehors des rituels, pour ne pas briser les liens fraternels, elles peuvent amener la future mariée au salon de coiffure et faire autres tâches pour la réussite de la cérémonie.
Malgré l’évolution des temps, les traditions doivent être respectées pour le bien-être de tous.
Par Maïmouna Sidibé
Le Sursaut